"Nous avons besoin d'aide pour le dépistage", a déclaré Kwesi Quartey, le président adjoint de la Commission de l'UA, lors d'une conférence de presse à Addis Abeba.
Le chef du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Dr John Nkengasong, s'est également plaint du manque de tests sur le continent, ainsi que d'autres équipements essentiels.
"On nous pousse aussi du coude pour ce qui concerne les équipements personnels de protection et les produits dont nous avons besoin pour toute la gamme de la réponse", a-t-il expliqué, avant de réclamer fermement: "Cela doit cesser".
Jeudi, il y avait environ 11.400 cas recensés de nouveau coronavirus - pour 572 morts - sur le continent africain, soit une hausse de 4.000 en une semaine, selon M. Nkengasong, qui s'est inquiété d'une "augmentation rapide".
Mais les capacités de test sont très limitées dans la plupart des pays africains, ce qui a conduit certaines personnes à suggérer que le nombre de cas pourrait y être largement sous-évalué.
Pour M. Nkengasong toutefois, ce n'est pas le cas. Il considère que les chiffres actuels donnent une idée assez juste de la situation sanitaire en Afrique. A ses yeux, il serait difficile de cacher la vérité, car les hôpitaux seraient vite "débordés" par un afflux de malades.
Malgré tout, il a reconnu que ces chiffres étaient très approximatifs et que les limites en matière de dépistage rendaient plus difficile la détection de la transmission intra-communautaire.
"Malheureusement, ce virus a de l'avance sur nous. Il faut admettre que nous sommes en guerre, mais que l'ennemi est en avance sur nous en termes de découvertes scientifiques", a-t-il ajouté.
L'UA a jusqu'à présent distribué 70.000 kits de dépistage aux Etats membres et prévoit de commencer la semaine prochaine à leur en fournir 100.000 en plus.
Le milliardaire chinois Jack Ma en avait donné en mars 20.000 à chaque pays africain, ce qui avait, selon M. Nkengasong, "donné un peu d'air" à l'Union africaine.
L'organisation panafricaine "négocie aussi dur que possible" pour obtenir ces tests et tente de centraliser à son quartier général d'Addis Abeba l'ensemble des requêtes provenant du continent, a-t-il ajouté.
"L'Afrique a encore le temps de se battre et de remporter cette bataille" contre le coronavirus, a-t-il jugé. "Nous avons environ 11.000 cas. Nous savons quoi faire, (mais) nous manquons juste de moyens."