Au-delà de l'attente suscitée à Dakar et Alger, ce match était particulièrement suivi en France où un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis en place après les incidents qui ont jalonné le beau parcours de l'équipe algérienne.
Chez les Lions, la fête n'aura duré que 79 secondes
Les Sénégalais attendaient leur deuxième finale de CAN depuis 12 ans et l'avaient préparée dans la ferveur depuis des jours, certains de l'emporter. Mais la fête n'aura duré que 79 secondes, le temps pour l'Algérie de refroidir des Lions en manque cruel d'efficacité.
Un tir dévié en cloche de Baghdad Bounedjah dès la première attaque des Fennecs, qui termine sa course dans les filets, un penalty accordé aux Sénégalais en début de seconde période, puis annulé après consultation de la VAR... "On a vraiment manqué de chance", pestait un supporter ne cachant pas sa désillusion.
"Nous aimons le foot, mais le foot ne nous aime pas", se désolait une jeune supportrice au coup de sifflet final. "Je me demande quand finalement nous allons gagner une CAN", se lamentait un jeune homme.
Plongées dans un silence de cathédrale pendant une première période insipide, les "fan zones" de Dakar se sont bien à nouveau animées après la mi-temps, lorsque les dribles de la star de Liverpool Sadio Mané, qui en a perdu sa chaussure, ont sonné la révolte des Lions, faisant reculer la défense algérienne.
Malgré la défaite (1-0) contre ces mêmes Algériens en phase de poules, la confiance était là, avant la rencontre. "On va gagner, Inch Allah (si Dieu le veut). La coupe, ce sera au Sénégal cette année", affirmait le vendeur ambulant Ibrahima Diallo, qui avait rallié la place de la Nation, dans le quartier populaire de Colobane, plusieurs heures avant le début du match.
La place avait été transformée en "fan zone" dotée de trois écrans géants et d'un large podium, où des groupes populaires devaient animer la nuit dakaroise.
Les Sénégalais, forts de leur statut de mondialiste, de première nation africaine au classement Fifa, étaient persuadés de pouvoir enfin vaincre le signe indien à l'occasion de leur deuxième finale continentale de leur histoire, après celle perdue en 2002 face au Cameroun.
Toute la journée, Dakar a vécu au rythme des coups de klaxon, des vuvuzelas et de la musique de l'autre star internationale du pays, le chanteur Youssou N'Dour. Jusqu'à ce que les rues de la capitale se vident, sur le coup de 19H00 heures.
Dans un pays fan de foot mais toujours en quête de son premier trophée, les villes de l'ancienne colonie française d'Afrique de l'Ouest s'étaient mises sur leur 31 pour soutenir l'équipe nationale.
- Trottoirs repeints dans la nuit -
"Nous avons nettoyé le quartier", sourit une collégienne dakaroise, Adama Samb. Autour d'elle, dans les rues populaires du quartier de Bopp, les banderoles, poteaux électriques, troncs des arbres bordant les rues, et même les chaussées et trottoirs, repeints pendant la nuit, arborent les couleurs vert-jaune-rouge du drapeau national.
Les cafés, restaurants et les centres commerciaux avaient organisé des soirées spéciales, même si de nombreux Sénégalais avaient préféré regarder le match en famille, à la maison.
A Kolda (sud), en Haute-Casamance d'où est originaire la star Sadio Mané, comme à Saint-Louis (nord), fief de l'ailier de Rennes Ismaïla Sarr, la même fièvre et les mêmes couleurs avaient envahi les rues, selon des correspondants de l'AFP. Tout était prêt pour faire la fête.
Jusqu'à cette maudite 79e seconde ...
Les dix derniers vainqueurs
2019: Algérie
2017: Cameroun
2015: Côte d'Ivoire
2013: Nigeria
2012: Zambie
2010: Egypte
2008: Egypte
2006: Egypte
2004: Tunisie
2002: Cameroun
Nombre de titres par pays (la première édition a eu lieu en 1957):
1. Egypte: 7 titres (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010)
2. Cameroun: 5 (1984, 1988, 2000, 2002, 2017)
3. Ghana: 4 (1963, 1965, 1978, 1982)