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L'ancien chef d'Etat Soglo critique le président béninois


Nicephore Soglo, ancien président du Bénin, à une séance d'explication sur la France-Afrique, le 31 mai 2015. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Nicephore Soglo, ancien président du Bénin, à une séance d'explication sur la France-Afrique, le 31 mai 2015. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

L'ancien chef d'Etat et opposant béninois, Nicéphore Dieudonné Soglo, a accusé le président Patrice Talon de "déclarer la guerre" aux Béninois, après l'adoption d'une nouvelle loi imposant des cautions exorbitantes pour les candidats aux élections.

Le nouveau Code électoral, adopté début septembre par le Parlement, fixe la caution pour l'élection présidentielle à 250 millions FCFA prévue en 2020, alors qu'elle était jusqu'à présent de 15 millions de FCFA.

Le texte demande également 249 millions FCFA par liste de candidats pour les élections législatives (contre 8,3 millions auparavant).

"En excluant brutalement et maladroitement des élections les jeunes, les pauvres, les déshérités, le gouvernement et ses alliés au Parlement ont, cette fois, poussé le bouchon trop loin", a déclaré M. Soglo, 83 ans, dans une conférence de presse à son domicile à Cotonou. "Cela ressemble à une véritable déclaration de guerre".

"Nous jouons avec le feu", a poursuivi celui qui fut le premier président élu démocratiquement (1991-1996) au Bénin, après vingt ans de marxisme militaire sous la présidence de Mathieu Kérékou.

Président d'honneur du parti d'opposition Renaissance du Bénin, Nicéphore Soglo ne mâche pas ses mots à l'encontre de la gouvernance Talon et dénonce les risques de dérive autoritaire.

Depuis son élection en mars 2016 le président a adopté des réformes de plus en plus controversées, suscitant des grèves et manifestations.

Mi-septembre, les travailleurs béninois sont descendus dans la rue pour protester après l'adoption par le Parlement d'une nouvelle loi plafonnant le droit de grève à dix jours au maximum par an, pour tous les personnels civils de l’Etat et des collectivités territoriales ainsi qu’aux travailleurs des établissements publics, semi-publics ou privés.

La semaine dernière, les autorités ont interdit un rassemblement prévu à Cotonou pour protester contre la forte hausse des prix d'internet dans le pays. La contestation se poursuit depuis sur les réseaux sociaux, au nom de la défense de la liberté d'expression.

Avec AFP

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