Avec 397 articles, le nouveau code électoral est pourvu de grandes réformes. L’une d’elles, d'ailleurs la plus contestée, est relative aux conditions d’éligibilité pour l’élection des députés.
En plus des conditions connues depuis 1990, le nouveau texte exige un quitus fiscal devant accompagner la déclaration de candidature.
Certains y voient une volonté manifeste du gouvernement à écarter des élections législatives des gens capables de contrôler l'action gouvernementale.
La plateforme des organisations de la société civile applaudit cette exigence ainsi que le critère de résidence d'un an au Bénin avant les élections. Mais elle appelle à étendre ces critères jusqu'à l'élection présidentielle.
Pour le juriste Nourou Dine saka saley, le critère relatif à la résidence au Bénin pendant un an avant les élections est un obstacle sur le chemin des Béninois de la diaspora qui désirent revenir chez eux aux fins de participer à l'animation de la vie politique.
L'autre aspect de ce nouveau code qui fait bomber le torse de l'opposition est lié au couplage des élections.
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L'intention serait, selon les députés, de faire des économies et de finir avec le fait que le Bénin soit tout le temps en train d'organiser des élections au lieu de consacrer le temps et les ressources à la construction du pays.
Mais pour le nationaliste Irénée Agossa, il s'agit d'une illusion créée en vue d'échapper au contrôle de l'action gouvernementale par le peuple.
Plusieurs séminaires et ateliers ont déjà été tenus pour expliquer le bienfondé de ce toilettage qui ne reçoit pas l'assentiment de toute la classe politique.
Me Adrien Houngbedji, président de l'Assemblée nationale précise qu'il n"e s'agit pas d'une intention malsaine mais d'un souci de rendre plus fort cet arsenal sur lequel se repose les élections au Bénin".
Certains Béninois espèrent que les députés auront l'intelligence et le patriotisme nécessaires de retourner réfléchir sur ce qu'ils proposent et qui engage l'avenir de la Nation.