"C'est une déclaration irresponsable (...) C'est une provocation", a déclaré à VOA Afrique Augustin Kabuya, porte-parole de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).
Pour l'UDPS, l'accord du 31 décembre signé entre la majorité et l'opposition reste la seule référence pour sortir la RDC de la crise née du maintien au pouvoir de Joseph Kabila dont le mandat s'est terminé le 20 décembre.
Cet accord prévoit l'organisation de la présidentielle, des législatives et des élections locales simultanément avant la fin 2017 mais également la nomination d'un Premier ministre issu de l'opposition pour diriger un gouvernement d'unité nationale.
Vendredi à Paris, M. Nangaa président de la Céni avait déclaré que l'organisation de ces scrutins ne sera "pas possible" avant la fin de l'année, "dans les conditions fixées par l'accord" de la Saint-Sylvestre.
M. Nangaa avait alors souligné que cet accord prévoit que les parties signataires s'engagent à l'organisation des élections "au plus tard en décembre 2017", mais aussi que "le Conseil national de suivi de l'accord et du processus électoral, le gouvernement et la Céni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections".
Or, selon M. Nangaa, les conditions de sécurité dans plusieurs provinces du pays, notamment le Kasaï, ne permettent pas pour l'instant un déroulement correct des scrutins.
Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Il se maintient à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle, entérinée par l'accord de la Saint-Sylvestre.
En 2016, l'UDPS et d'autres formations de l'opposition avaient multiplié les manifestations pour réclamer le départ de M. Kabila. Majoritairement interdits, ces rassemblements ont souvent été réprimés par les forces de l'ordre et ont causé des dizaines des morts.
Avec AFP