Sur le chemin de Marseille depuis Malte, où il avait pu débarquer le 15 août 141 migrants après un accord sur leur répartition dans plusieurs pays européens, l'Aquarius s'est porté au secours le 17 août d'une petite embarcation en détresse. Retrouvée entre Bizerte (nord) et la Sicile, elle transportait des candidats tunisiens à l'exil.
L'équipage, qui secourt habituellement des migrants au large de la Libye et intervenait pour la première fois dans cette zone, a tenté de clarifier les perspectives pour ces Tunisiens, qui réclamaient initialement l'asile politique, a indiqué SOS Méditerranée.
Après un entretien à distance avec le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés, (HCR) les migrants ont finalement accepté d'être rapatriés en Tunisie à défaut d'alternatives.
Ils ont été remis à un navire militaire au large de Bizerte samedi matin, toujours selon SOS Méditerranée.
L'Aquarius a aussitôt repris la route vers Marseille, son port d'attache dans le sud-est de la France, pour une escale technique. Une "solution temporaire" a pendant ce temps-là été trouvée concernant le pavillon de l'Aquarius, dont Gibraltar avait annoncé le retrait mi-août, a encore indiqué SOS Méditerranée.
L'imbroglio met en évidence la nette augmentation des tentatives de départs clandestins vers l'Italie de Tunisiens en quête d'emplois et de perspectives d'avenir.
Au premier semestre 2018, 2.659 candidats à la traversée clandestine ont été arrêtés en Tunisie, selon les services de sécurité tunisiens, contre 564 l'année précédente à la même période.
Cela a entraîné plusieurs naufrages meurtriers. Le 19 août, 8 personnes sont mortes lorsque des passagers d'une embarcation clandestine au large de Sfax (est) ont usé de cocktails molotov en réaction à une tentative d'interpellation de la police. Début juin, un autre bateau avait chaviré dans la même zone, faisant 87 morts.
Avec AFP