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L'armée israélienne au coeur de la ville de Gaza


Les soldats israéliens se trouvent désormais "au cœur" de la ville de Gaza, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense de l'État hébreu.
Les soldats israéliens se trouvent désormais "au cœur" de la ville de Gaza, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense de l'État hébreu.

Les combats font rage mercredi entre l'armée israélienne et le Hamas dans le centre de la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien assiégé où la guerre est entrée dans son deuxième mois, sans espoir de répit pour des centaines de milliers de Palestiniens pris au piège.

Israël a juré de "détruire le Hamas" en représailles à l'attaque sanglante menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza, et pilonne depuis sans relâche le territoire, malgré de multiples appels à une trêve.

Les soldats se trouvent désormais "au cœur" de la ville de Gaza, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant, où se trouve, selon Israël, le "centre" du Hamas. "Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite", a affirmé le ministre.

Un mois de guerre entre Israël et le Hamas
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Des images diffusées mercredi par l'armée israélienne montrent des chars et des bulldozers progressant dans les ruines fumantes de la bande de Gaza. Des soldats s'infiltrent dans les immeubles déchiquetés pendant que des explosions jaillissent du sol. Dans la ville de Gaza, la partie la plus densément peuplée du territoire où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines, des habitants restés malgré tout attendent devant des citernes de pouvoir se ravitailler en eau, selon des images tournées par l'AFP.

"Il n'y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages", a répété le ministre israélien, malgré les appels pressants de l'ONU, d'ONG et de capitales étrangères à un cessez-le-feu ou à une pause dans les combats qui permettrait d'acheminer de l'aide d'urgence à la population privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.

En Israël, au moins 1.400 personnes sont mortes depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l'attaque menée par des commandos du Hamas, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948. Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, détient en outre plus de 240 otages, selon l'armée, enlevés le 7 octobre et emmenés à Gaza.

Du côté palestinien, plus de 10.300 personnes, en majorité des civils, dont 4.237 enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza par les bombardements israéliens, selon le ministère de la Santé du Hamas. La guerre a provoqué d'immenses destructions dans le petit territoire et entraîné le déplacement d'1,5 million de personnes, selon l'ONU.

"Cimetières pleins"

Le service de communication du Hamas à Gaza a affirmé mardi soir sur Telegram que plusieurs cimetières "sont pleins et il n'y a plus d'espace pour les enterrements". "Nos demandes incessantes pour la mise en place d'un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse", a déploré Médecins sans frontières, qui a annoncé la mort d'un de ses employés dans un bombardement contre le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de la ville de Gaza.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé les belligérants à mettre fin aux souffrances des civils, déplorant une "faillite morale". Cette organisation a annoncé mardi qu'un de ses convois d'aide humanitaire vers l'hôpital al-Qods du Croissant-Rouge palestinien avait été ciblé par des tirs, dont il n'a pas précisé la provenance.

Selon le bureau de coordination des affaires humanitaire de l'ONU (Ocha), citant les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, 192 personnels de santé ont été tués depuis le début de la guerre. L'idée d'un cessez-le-feu est aussi rejetée par les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, qui préconisent plutôt des "pauses humanitaires".

Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7, réunis mercredi à Tokyo, ont exprimé leur soutien à des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza. Ils ont affirmé qu'Israël avait "le droit de se défendre dans le respect du droit international", tout en soulignant "l'importance de protéger les civils".

"Sauvez-nous"

Pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza, le désespoir est intense après un mois de bombardements ininterrompus. "Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous", a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire.

Piégés dans leur territoire de 362 kilomètres carrés, les habitants de Gaza subissent depuis le 9 octobre un siège total imposé par Israël, qui a coupé les livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture. Le territoire, miné par la pauvreté, était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Dans le nord, "de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé" mardi, selon l'Ocha, qui a dénombré 650 camions d'aide humanitaire entrés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre via l'Egypte.

Dans le sud, il faut "quatre à six heures d'attente en moyenne pour recevoir la moitié d'une portion de pain normale", a précisé l'Ocha, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés ont été évacués mardi vers l'Egypte par le poste-frontière de Rafah.

Dans la bande de Gaza, de fait coupée en deux, l'armée israélienne a multiplié les appels aux civils à quitter le nord, où les combats sont les plus intenses, pour se réfugier dans le sud où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

"Cicatrice terrible"

En Israël, la population s'est recueillie mardi dans le silence, la prière et les larmes en hommage aux victimes de l'attaque du 7 octobre qui a traumatisé le pays. "Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national", a dit Asher Cohen, le président de l'université hébraïque de Jérusalem, dont plusieurs diplômés ont été tués.

Alors qu'Israël s'est retiré unilatéralement de Gaza en 2005 après 38 ans d'occupation, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays prendrait, après la guerre, "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire pour empêcher un retour du Hamas. "Il ne s'agira pas d'une occupation", a toutefois précisé mardi le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a affirmé mercredi qu'Israël ne devait pas "réoccuper" Gaza. Le porte-parole de la Maison blanche John Kirby avait affirmé la veille qu'"il y a une chose sur laquelle il n'y a absolument pas de doute : le Hamas ne peut pas faire partie de l'équation".

Pas de cessez-le-feu sans le retour des otages, déclare Netanyahu
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Le porte-parole du Hamas, Abdel Latif al-Qanou, a déclaré sur Telegram que "ce que Kirby a dit sur l'avenir de Gaza après le Hamas est un fantasme. Notre peuple est en symbiose avec la résistance et lui seul décidera de son avenir".

Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, M. Netanyahu a prévenu mardi que le Hezbollah libanais, allié du Hamas, ferait "l'erreur de sa vie" s'il entrait de plain-pied à la guerre. Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise, entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.

Le G7 a exhorté mercredi l'Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah, et à ne rien faire qui puisse "déstabiliser le Moyen-Orient". Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.

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