Onze habitants d'un village, dont quatre enfants, ont été libérés au cours d'une opération menée par l'armée nigérienne dans le bassin du Lac Tchad, en territoire nigérian, a-t-on appris lundi auprès des autorités locales.
"Les otages ont été libérés par nos soldats dans la partie nigériane du Lac Tchad, près d'une base de Boko Haram. Il s'agit de onze personnes parmi lesquels trois femmes et quatre enfants (dont deux bébés) enlevés en août par le groupe terroriste Boko Haram", a indiqué à l'AFP Yahaya Godi, secrétaire général du gouvernorat de la région de Diffa (Sud-Est).
Ces onze personnes avaient été enlevées les 11 et 12 août dans deux villages de la commune de Gueskérou, une commune bordant le Lac Tchad, dont les rives sont partagées entre le Niger, le Tchad et le Nigeria.
Cette vaste zone truffée d'îlots et de marécages sert de repaire aux jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap, issu d'une scission de Boko Haram).
"Les ravisseurs ont été traqués par nos militaires qui ont réussi à libérer les otages alors que leurs familles s'apprêtaient à verser une rançon de deux millions FCFA (3.000 euros)", selon la télévision publique nigérienne qui a montré des armes, des munitions des ravisseurs récupérées. "L'armée a porté un coup dur à l'ennemi", a commenté Yahaya Godi, en accueillant les ex-otages.
Les prises d'otages contre versement de fortes rançons sont fréquentes dans la région de Diffa, exposée depuis cinq ans aux raids meurtriers des jihadistes de Boko Haram et de l'Iswap.
Diffa abrite selon les Nations unies 300.000 réfugiés nigérians et déplacés, fuyant les exactions des jihadistes.
Le Niger doit aussi faire face dans l'Ouest, à ses frontières avec le Mali et le Burkina, à de fréquentes attaques de groupes jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).