Le M23, qui selon des experts de l'ONU bénéficie d'un soutien "actif" des services de renseignement ougandais, a pris le contrôle cette semaine de la grande ville congolaise de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans une région riche en ressources minérales mais en proie aux conflits. Le groupe armé a aussi déclaré jeudi vouloir "marcher" sur Kinshasa, la capitale de la RDC.
Dans un communiqué, l'UPDF a déclaré qu'elle "adoptera une posture défensive avancée (...) jusqu’à ce que la crise soit passée" et précise que l'objectif est "de dissuader et d'empêcher les nombreux autres groupes armés négatifs opérant dans l'est de la RDC d'exploiter la situation, et de protéger et de sécuriser les intérêts de l'Ouganda."
L'armée ougandaise cite nommément le groupe armé des ADF (Forces démocratiques alliées), à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans. Ils sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans le nord-est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils et multiplient des pillages et meurtres malgré le déploiement de l'UPDF aux côtés des forces armées congolaises (FARDC).
L'UPDF n'a pas détaillé combien d'hommes supplémentaires seraient envoyés en RDC. Contacté par l'AFP, le ministère de la Défense ougandais n'a pas réagi dans l'immédiat.
Selon un rapport du groupe d'études sur le Congo basé à l'université de New York, pour l'Ouganda, l'opération des FARDC et de l'UPDF, appelée "Shujaa", lancée fin 2021, vise d'abord à sécuriser l'exportation des ressources minières et agricoles depuis l'est de la RDC, ainsi que des projets pétroliers controversés autour du lac Albert, en partie financés par le groupe français TotalEnergies.
En 2005, l'Ouganda avait été condamnée par l'ONU pour violations du principe de non-ingérence, alors que ses soldats étaient déployés dans la province voisine congolaise de l'Ituri (nord-est). 20 ans plus tard, Kampala continue d'y soutenir des groupes armés, selon les experts de l'ONU.
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