Le bataillon sénégalais basé à Sévaré (centre Mali) a entamé sa relève cette semaine, a rapporté la Minusma sur les réseaux sociaux.
Le principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko, s'est servi du Mali pour attaquer le président Macky Sall et la France jeudi quand il a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2024. Il a aussi exprimé un soutien appuyé au chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta.
"Nous avons vu que Macky Sall a rapatrié les quelques éléments sénégalais qui étaient là-bas, puisqu'ils n'étaient pas là-bas en tant que Sénégalais, ils étaient là-bas parce que la France lui avait demandé d'amener des troupes", a dit M. Sonko.
S'il est élu, "nous dépêcherons des troupes pour soutenir nos frères maliens et en finir avec cette gangrène", a ajouté M. Sonko en parlant de la propagation jihadiste à laquelle est en proie le Mali depuis 2012, qui a gagné ses voisins burkinabè et nigérien et qui inquiète toute la sous-région.
Le Sénégal a en fait procédé, comme d'autres, à une "relève périodique", a écrit l'état-major dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Contrairement à certaines informations données dans la presse, le Sénégal ne s'est pas désengagé du Mali", a-t-il dit. La relève de cette semaine est "une opération normale visant à remplacer, nombre pour nombre, les troupes engagées" par le Sénégal "dès les premières heures de la crise", dit-il.
Le Sénégal compte 1.300 soldats, gendarmes et policiers au sein de la Minusma, précise-t-il. La Minusma compte environ 17.500 hommes et femmes, dont plus de 13.000 soldats et policiers.
Ousmane Sonko a aussi dit "encourager le président Assimi Goïta parce qu'il n'a pas perdu la face".
Le colonel Goïta a pris et raffermi son pouvoir à la faveur de deux coups d'Etat en 2020 et 2021, avec le projet déclaré de redresser le pays et de rétablir la sécurité. Sous sa direction, le Mali s'est détourné de la France et ses anciens alliés, et tourné vers la Russie.