D'intenses combats opposant l'armée fidèle au président Salva Kiir aux forces loyales au chef rebelle et ancien vice-président Riek Machar ont débuté début juillet dans cette région proche de l'Ethiopie.
Selon le porte-parole de l'armée sud-soudanaise (SPLA), Dickson Gatluak, des affrontements ayant eu lieu à Maiwut, au nord-ouest de Pagak, ont forcé les rebelles à se replier sur Pagak, leur bastion, que ces derniers ont finalement quitté "sans combattre" dimanche après-midi.
"Ce matin, vers 06H00, nos forces sont entrées dans la ville et au moment où nous parlons, elles ont le contrôle total de Pagak", a soutenu M. Gatluak.
Un porte-parole des forces rebelles (SPLA-IO), le général William Gatjiah, a confirmé à l'AFP le retrait des troupes rebelles de Pagak, tout en assurant contrôler Maiwut et préparer une offensive pour reprendre la ville. "En ce moment, toutes nos forces encerclent Pagak."
A la mi-juillet, le chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud, David Shearer, avait indiqué que les combats en cours aux alentours de Pagak avaient forcé 5.000 personnes à fuir vers l'Éthiopie voisine.
Indépendant depuis juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3,7 millions de déplacés.
La prise de la ville par l'armée "est un coup symbolique important porté au mouvement rebelle", estime Alan Boswell, analyste indépendant spécialiste du Soudan du Sud. "Pagak a été le quartier général (de la rébellion) pratiquement depuis le début du conflit, et si le conflit ne s'était pas étendu au niveau national, cela aurait pu signifier la fin de la guerre".
Le conflit sud-soudanais oppose principalement les Dinka du président Salva Kiir aux Nuer de Riek Machar. Mais de nombreux combats mettent également aux prises à divers endroits du pays des milices aux intérêts souvent locaux.
Riek Machar s'était exilé en Afrique du Sud en 2016 à l'issue de violents combats dans la capitale Juba, mais Pagak était malgré tout resté le principal bastion des rebelles.
Avec AFP