Au moment où les experts redoutent un effondrement du gouvernement afghan face à l'avancée des talibans, un élu républicain a demandé lors d'une audition au Congrès des responsables des services de renseignements militaires, qui était responsable des 20 ans d'archives militaires américaines en Afghanistan.
"Il y a de fortes probabilités que nous ayons à retourner (en Afghanistan), qu'Al-Qaïda ressurgisse dans le sillage des avancées des talibans, et qu'ils attaquent les Etats-Unis", a noté Mike Waltz, un ancien soldat des forces spéciales aujourd'hui représentant de Floride, lors d'une audition de la commission des Forces armées de la Chambre des Représentants.
"Où vont aller les 20 ans de données opérationnelles et de renseignement? Qui en a la charge?", a-t-il ajouté. Il faut qu'elles soient "accessibles au futur chef de patrouille à qui on donnera l'ordre de revenir dans une vallée où nous sommes allés il y a 5, 7 ou 10 ans."
"Je sais que le commandement des Opérations spéciales est en train de le faire", a poursuivi M. Waltz, un ancien soldat de l'unité d'élite des "Bérets verts" qui a combattu en Afghanistan, au Proche-Orient et en Afrique.
"C'est exactement ce que nous pensons", lui a répondu le secrétaire à la Défense chargé des services de renseignement militaire, Ronald Moultrie.
"C'est nous qui dirigeons les efforts pour nous assurer que les agences de renseignement militaire se focalisent sur ce sujet", a ajouté M. Moultrie, nommé par le président Joe Biden pour superviser le travail des agences de renseignement militaire, notamment la DIA (Defense Intelligence Agency) et la NSA (National Security Agency).
"Vous pourrez nous demander des comptes", a-t-il ajouté, promettant de tout faire pour que tous les renseignements glanés en Afghanistan soient accessibles aux soldats si nécessaire.
Le président Joe Biden a décidé en avril, contre l'avis des militaires, de retirer toutes les troupes américaines d'Afghanistan d'ici au 11 septembre, le jour du 20e anniversaire des attentats de 2001, qui avaient conduit Washington à renverser le régime des talibans.
Depuis, les opérations de retrait se sont accélérées, au point qu'elles ont déjà été réalisées à plus de 50%.