Lundi, après l’attaque de Seytenga dans le Sahel, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a réuni le Conseil supérieur de la défense. Deux décisions majeures ont été prises : la création d’une brigade de veille et de défense patriotique et la mise en place de deux zones dites d’intérêts militaires dans les régions de l’est et du Sahel.
La brigade de veille et de défense patriotique va regrouper l’ensemble des volontaires pour la défense de la patrie. Dans les deux zones d’intérêts militaires, toute présence ou activité humaine est interdite. Du côté de la population, les réactions sont plutôt positives, même si elles restent prudentes.
"C’est une bonne initiative mais il ne faut pas amener les gens sur le terrain et les abandonner, il faut les équiper aussi", prévient Emmanuel Sanou.
"C’est encourageant mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas la volonté qui manque, ce sont les capacités. L’adversaire est bien équipé. Il faut être à la hauteur de l’adversaire", renchérit Moumouni Boly.
"Je retiens que les populations qui sont dans ces localités doivent partir, [mais] on n’a pas donné de modalités. Est-ce que ce sont nos autorités qui vont convoyer toutes ces populations pour les ramener dans des zones plus sécurisées?", s'interroge Inoussa Ouédraogo, directeur de publication du journal Bendré.
"Je ne sais pas comment on reloge 500.000 habitants, surtout qu’on a déjà près de 2 millions de déplacés internes qu’on n’arrive pas à gérer", poursuit-il.
La hiérarchie militaire met en garde les soldats et les supplétifs de l’armée qui se rendent "coupables de comportements contraires aux idéaux qui sous-tendent la lutte contre l’extrémisme violent". Elle rappelle "l’absolue nécessité pour les Forces de défense et de sécurité de défendre fermement leurs positions respectives" sur le théâtre des opérations. Toute désertion ou abandon de poste est passible de poursuites, précise-t-elle.