Les forces françaises disposent de cette base de Madama dans le cadre de l'opération antijihadiste française Barkhane, qui mobilise quelque 4.500 militaires dans le Sahel.
"La mise en sommeil de la base de Madama entre dans le cadre de la concentration des efforts dans le Liptako Gourma" (centre du Mali), a déclaré le général Patrik Steiger lors du point de presse hebdomadaire de l'état-major.
"Le dernier convoi est parti (de la base de Madama, NDLR) hier ou avant-hier. C'est pas une fermeture, cela permet de conserver une capacité de remontée en puissance, d'intervention si nécessaire", a-t-il expliqué, précisant que les autorités nigériennes ont été informées.
"La base n'est pas abandonnée, il y a une garnison nigérienne qui n'est pas loin. Les équipements les plus sensibles nécessitant un entretien régulier ont été rapatriés par différents convois", a-t-il poursuivi.
Cette "mise en sommeil" est "concomitante" avec la "montée en puissance" de la base opérationnelle temporaire avancée de Gossi (centre du Mali), ce qui entre "dans le cadre de la concentration des efforts dans le Liptako Gourma".
Cette base, qui était occupée par un détachement de la Minusma jusqu'à 2018, puis depuis janvier 2019 a été réoccupée par des soldats français, a été officiellement inaugurée le 26 juin, selon la même source.
D'importants travaux d'aménagement ont été effectués, permettant "d'accueillir plus de 300 militaires", a précisé le général. "Cela permet de marquer l'implantation de Barkhane (...) et de pouvoir lancer des opérations durables dans cette zone".
Au vu de l'évolution de la situation, "il a été jugé nécessaire de récupérer les moyens disponibles à Madama pour pouvoir les engager plus au sud, dans le Liptako Gourma", a-t-il ajouté.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. Cette intervention se poursuit avec Barkhane.
Mais des zones entières du Mali échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, les violences se sont propagées du Nord vers le centre, voire parfois le Sud.