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L'armée nigériane ferme les bureaux de l'ONG Action contre la faim dans le nord-est


Une camionnette de patrouille de police brûlée reste abandonnée sur le bord d'une route déserte à Damaturu, dans l'État de Yobe, le 7 novembre 2011.
Une camionnette de patrouille de police brûlée reste abandonnée sur le bord d'une route déserte à Damaturu, dans l'État de Yobe, le 7 novembre 2011.

L'armée nigériane a fermé les locaux de l'ONG française Action contre la faim (ACF) dans le nord-est du Nigeria, foyer de l'insurrection de Boko Haram, ont rapporté à l'AFP jeudi des témoins et des employés d'ACF, dont six membres sont toujours aux mains du groupe djihadiste.

Les soldats sont arrivés mercredi soir dans la grande ville de Maiduguri à bord de deux camions militaires et "ont demandé à tout le monde d'évacuer les bureaux", a expliqué un employé de l'ONG sous couvert de l'anonymat. "Ils montent la garde devant le bâtiment depuis lors".

Un journaliste de l'AFP présent sur place a confirmé jeudi après-midi qu'un véhicule Hilux de l'armée était toujours stationné devant les locaux avec "plusieurs soldats à son bord et sur la voie".

Le directeur-pays d'ACF, Shashwat Saraf, a confirmé la fermeture de ses bureaux à Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno, dans une interview donnée à un titre de la presse locale.

"Nous sommes très surpris", a-t-il fait savoir. "Pour l'instant, nous n'avons toujours aucune information, bien que les faits se soient déroulés hier soir (mercredi)", a souligné M. Saraf.

L'armée nigériane, qui tenait une conférence de presse jeudi après-midi à Maiduguri sur la situation dans le Nord-Est, n'a fait aucun commentaire et n'était pas joignable par l'AFP.

Six employés d'ACF, dont des contractuels, sont toujours détenus aux mains du groupe ISWAP, la branche de Boko Haram affiliée au groupe Etat islamique, après leur enlèvement le 17 juillet.

Les relations entre l'armée nigériane et les ONG dans le nord-est du Nigeria ont toujours été très tendues.

En août 2017, des soldats avaient menés une fouille jugée "illégale" dans un camp des Nations unies de Maiduguri.

En 10 ans, l'insurrection djihadiste et sa répression dans le nord-est du Nigeria ont fait plus de 27.000 morts. L'ONU estime que près de deux millions de personnes déplacées par ce conflit ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers et, près du double dépendent toujours de l'aide humanitaire pour survivre dans la région du lac Tchad.

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