L’avocat Henry Kemende, sénateur du Social Democratic Front (SDF), l'un des principaux partis de l'opposition, "a été tué cette nuit par des gens armés non identifiés" à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, l'une des deux régions peuplées majoritairement par la minorité anglophone du Cameroun, a annoncé hier par téléphone à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, un responsable local du ministère de la Communication.
"On a retrouvé son corps la poitrine criblée de balles", a confirmé Joshua Osih, vice-président du SDF, ajoutant que le véhicule de la victime, à bord duquel l'élu se trouvait au moment de l'attaque, "a disparu".
Le meurtre n'avait pas été revendiqué à la mi-journée mercredi. M.Osih suppose que c’est l’oeuvre des “Ambazoniens", les groupes armés qui réclament l'indépendance des deux régions anglophones sous le nom d’"Ambazonie". Il estime que les séparatistes en veulent au SDF car ce parti majoritairement anglophone participe aux institutions et s'oppose à une partition du Cameroun.
Depuis cinq ans, séparatistes armés et militaires s'affrontent dans un conflit meurtrier. Des ONG internationales et l'ONU blâment régulièrement les séparatistes et l’armée pour des crimes et atrocités visant les civils.
Les groupes armés sont régulièrement accusés d'enlever, tuer ou mutiler des civils qu'ils accusent de "collaborer" avec Yaoundé et des responsables de l'administration ou des personnalités politiques.