L'Argentine, un pays de 45 millions d'habitants, va ainsi devenir le plus grand pays d'Amérique latine à autoriser sans conditions l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse.
Jusque-là, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) n'était autorisée qu'à Cuba, en Uruguay, au Guyana, dans la ville de Mexico et l'Etat mexicain d'Oaxaca.
La promulgation officielle par le président Alberto Fernandez, à l'origine du projet de loi, devait avoir lieu jeudi après-midi à l'occasion d'une cérémonie au Musée du Bicentenaire à Buenos Aires.
Le texte, sur un sujet qui divise profondément l'opinion publique argentine, a été voté le 30 décembre par les sénateurs avec 38 voix pour, 29 contre et une abstention, deux ans après l'échec d'une première tentative.
Jusqu'ici, l'avortement n'était permis en Argentine qu'en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, en vertu d'une loi datant de 1921.
Chaque année, selon le gouvernement, entre 370.000 et 520.000 avortements clandestins sont pratiqués en Argentine et 38.000 femmes hospitalisées pour complications lors d'avortements clandestins.
La nouvelle loi offre toutefois la possibilité aux médecins de faire valoir leur "objection de conscience".
Au même moment au Chili, les parlementaires ont commencé mercredi à débattre d'une proposition de loi déposée en 2018 par l'opposition de gauche pour dépénaliser l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse et ainsi éviter aux femmes choisissant de se faire avorter d'être menacées d'une peine de prison.
Jusqu'à 2017, le Chili était un des rares pays n'autorisant l'avortement sous aucune condition dans le cadre d'une loi votée sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
En 2017, sous la pression de mouvements féministes, un texte avait finalement été voté permettant l'avortement en cas de danger pour la vie de la mère, de l'enfant ou de viol.