Enseignant d'arabe à Barcelone de 43 ans, Mathias Enard a recueilli, dès le premier tour de scrutin, les suffrages de six des dix membres du jury de l'Académie Goncourt.
"Je suis surpris et très heureux", a-t-il réagi. "Palmyre (antique ville syrienne récemment détruite par les jihadistes du groupe Etat islamique) est un drame terrible, mais derrière il y a des millions de gens qui souffrent, une violence qui ne cesse pas dans ce Moyen-Orient dont on a l'impression qu'il souffre d'une sorte de malédiction", a-t-il ajouté.
"Je reviens d'Alger, figurez-vous, et de Beyrouth", a ajouté l'auteur de "Boussole".
"Peut-être la baraka de Cheikh Abderrahmane, le patron d'Alger, et Saint Georges de Beyrouth ont fait ça et j'en suis extraordinairement heureux", a encore dit Mathias Enard, large carrure et favoris broussailleux rappelant à certains Balzac.
Sidi Abderrahmane Athaalibi, saint patron d'Alger, a vécu entre le 14e et le 15e siècle. Eminent théologien de son temps, son mausolée est à la casbah d'Alger.
Le Premier ministre français Manuel Valls a salué sur Twitter le lauréat, qui "avec son phrasé musical transmet l'amour de l'Orient et de ses trésors à préserver. Une Boussole pour l'époque".
Avec AFP