Les autorités avaient déjà bloqué une vingtaine de sites Internet le 24 mai, notamment ceux de médias qataris comme la chaîne Al-Jazeera, le site indépendant égyptien Mada Masr connu pour sa liberté de ton, ou encore Huffpost Arabi, le site en arabe du média américain The Huffington Post.
Lundi, le nombre total de sites bloqués atteignait les 62, selon une ONG égyptienne, l'Association pour la liberté de pensée et d'expression.
Au total, dix sites d'informations égyptiens sont concernés, ainsi que "plusieurs sites offrant un service VPN" (réseau privé virtuel), qui permet de contourner la censure antiétatique, a indiqué l'Association sur son site Internet.
"Certains sites ont été temporairement débloqués, avant d'être bloqués à nouveau", a indiqué à l'AFP l'avocate des droits de l'Homme Fatma Serag, qui travaille pour l'Association.
Parmi les nouveaux sites concernés, figurent Al-Badil et Al-Bedaya, connu lui aussi pour ses positions critiques vis-à-vis du gouvernement.
Le rédacteur en chef d'Al-Bedaya, Khaled Elbalshy, a indiqué à l'AFP avoir présenté une plainte au syndicat des journalistes afin de déterminer les raisons du blocage, précisant qu'on ignorait quelle entité étatique avait pris cette initiative.
'Débat au Parlement'
Les autorités égyptiennes n'ont pas communiqué sur la question.
M. Elbalshy a toutefois indiqué que ces mesures "coïncidaient avec le débat au Parlement concernant l'accord controversé de Tiran et Sanafir", deux îlots de la mer Rouge que le gouvernement souhaite rétrocéder à l'Arabie saoudite, malgré une forte contestation au sein de l'opinion publique.
Le gouvernement égyptien avait annoncé en avril 2016 la rétrocession à Ryad des deux petits îlots inhabités, soulevant alors une vive controverse et déclenchant des manifestations contre le régime du président Abdel Fattah al-Sissi.
"Le syndicat des journalistes et le Conseil supérieur des médias se coordonnent pour envoyer une circulaire aux autorités compétentes, afin de connaître les raisons du blocage et l'entité qui en est responsable", a indiqué à l'AFP le secrétaire général du syndicat, Hatem Zakaria.
Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement le président Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, de réprimer toute voix dissidente.
Avec AFP