"L'opération effectuée contre ces installations et ces troupes est licite dans le cadre du droit de la guerre, il n'y a eu aucune victime non combattante", a déclaré la direction nationale de l'ELN dans un communiqué diffusé lundi matin sur son site internet.
L'attentat contre l'école de la police nationale avait été commis avec une camionnette chargée de 80 kilos de pentolite, un puissant explosif, selon la police. Il a fait 20 morts, outre l'auteur de l'attentat, et 68 blessés.
Cette action avait rapidement été attribuée à l'ELN par les autorités, et le président colombien Ivan Duque avait alors décidé de rompre le processus de paix engagé avec cette organisation guévariste, dernière guérilla de Colombie.
Les discussions qui avaient lieu à La Havane étaient déjà suspendues avant que l'attentat de Bogota n'entraîne leur fin.
Selon le communiqué de l'ELN, une installation militaire se trouve dans l'école des cadets de la police nationale, cible de l'attentat. Des officiers y reçoivent "instruction et entraînement" et ensuite ils "effectuent du renseignement de combat, conduisent des opérations militaires, participent activement à la guerre de contre-insurrection".
La guérilla affirme que l'attentat qu'elle revendique était une réponse à des activités militaires menées par le gouvernement du président Duque pendant le cessez-le-feu unilatéral que l'ELN avait déclaré pour Noël et la fin de l'année.
"Le président n'a pas accordé la dimension nécessaire à ce geste de paix" et "sa réponse a été de mener des attaques militaires contre nous, sur tout le territoire national", déclare l'ELN.
Elle propose la conclusion d'un cessez-le-feu bilatéral "pour créer un climat favorable aux efforts de paix" et se déclare disposée "à ce que soient respectées des zones déterminées des installations militaires et de l'ELN".
A la suite de l'attentat, le président Duque a enterré vendredi le dialogue de paix avec l'ELN en réactivant les mandats d'arrêts visant les négociateurs de la guérilla.
"Aujourd'hui, j'ai ordonné (...) la levée de la suspension des mandats d'arrêts des 10 membres de l'ELN qui font partie de la délégation de ce groupe à Cuba et j'ai révoqué la résolution créant les conditions de leur séjour dans ce pays", a-t-il dit.
"Nous remercions le gouvernement de Cuba pour la solidarité qu'il a exprimée et nous lui demandons aujourd'hui de procéder à l'arrestation des terroristes qui se trouvent sur son territoire et de les remettre aux autorités policières colombiennes", avait encore déclaré M. Duque.
Avec AFP