"J'ai communiqué aux joueurs que nous avons eu une réunion avec le président Nasser Al-Khelaïfi et le directeur sportif Antero Henrique et nous avons décidé de ne pas continuer ensemble la saison prochaine", a déclaré Emery en conférence de presse vendredi.
C'est l'Allemand Thomas Tuchel, 44 ans, qui devrait lui succéder sur le banc parisien, selon la presse sportive. Ancien joueur de niveau modeste, l'ex-entraîneur du Borussia Dortmund avec qui il a remporté une Coupe d'Allemagne, avait été recommandé par le consul du Qatar en Allemagne au clan de l'émir Tamim al-Thani, selon le quotidien L'Equipe.
La Coupe de France, que le PSG tentera de gagner le 8 mai prochain contre le club amateur des Herbiers (3e division) au Stade de France, sera en tout cas le dernier trophée qu'Emery pourra empocher à Paris. Il s'agirait de son 7e trophée à la tête du PSG, après deux trophées des champions (2016, 2017), deux Coupes de la Ligue (2017, 2018), une Coupe de France (2017) et un championnat de France (2018).
Sifflé au Parc
En lice pour le titre de meilleur entraîneur de la saison en Ligue 1, selon la liste des finalistes des Trophées UNFP rendue publique vendredi, Emery n'était plus en odeur de sainteté à Paris, et son nom a à plusieurs reprises été sifflé au Parc des Princes au moment de l'annonce des équipes.
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Les supporters parisiens ne peuvent pas lui reprocher son implication dans le projet de leur club, totale et saluée par tous, ni son attitude vis-à-vis de leur club, irréprochable. Encore vendredi, il s'est dit prêt à faire profiter son expérience à son successeur sur le banc. "C'est sûr que s'il a besoin de quelque chose, je peux l'aider et lui donner mon opinion", a dit Emery. "Je suis ouvert pour aider si besoin."
C'est sur le plan des résultats que le PSG version Emery a péché, notamment en étant dépossédé de sa couronne de France par Monaco en 2017, et surtout en Europe. Dans l'histoire du club de la capitale, l'Espagnol qui restait avant de rallier la France sur trois trophées continentaux empochés consécutivement avec le FC Séville (Europa League 2014, 2015, 2016), restera comme l'homme de la terrible "Remontada".
C'était la saison dernière, quand le PSG avait écrasé Barcelone 4-0 au Parc des Princes à l'aller, avant de se noyer dans l'enjeu et l'ambiance dantesque du Camp Nou au retour (6-1).
Bilan sportif mitigé
Depuis, l'Espagnol semblait comme en sursis, et ses relations décrites comme ombrageuses avec la superstar Neymar, arrivé à l'été 2017, n'ont pas plaidé en sa faveur. Surtout, il a une nouvelle fois échoué à franchir les huitièmes de finale de C1, objectif suprême des propriétaires qataris.
Certes, son PSG a été éliminé par bien plus fort que lui, en l'occurrence le double tenant du titre, le Real Madrid (1-3, 1-2). Mais le club parisien avait déboursé 400 millions d'euros au mercato d'été pour recruter la superstar brésilienne Neymar et la pépite française Kylian Mbappé, pensant avoir là les arguments pour franchir enfin un cap en Ligue des champions.
Du point de vue sportif, le bilan d'Emery restera aussi très mitigé puisque le match le plus abouti de son mandat restera le huitième aller de Ligue des champions la saison précédente face à Barcelone (4-0).
"Avec les deux recrues Neymar et Kylian Mbappé, c'est moins clair sur le plan collectif", expliquait en février à l'AFP Florent Toniutti, auteur du blog Chroniques tactiques. "L'objectif est quasiment de leur amener le ballon pour qu'ils fassent la différence balle au pied (...) et ensuite de trouver l'équilibre défensif permettant de résister en Ligue des champions."
Dès lors l'Espagnol ne semble plus vraiment indispensable au club parisien, d'autant que le directeur sportif Antero Henrique, arrivé un an après Emery, ne semblait pas totalement convaincu par cet entraîneur travailleur et méticuleux.
"Je crois en ce projet, c'est un projet solide", a-t-il quand même martelé après avoir remercié président, joueurs et suiveurs du club parisien. "Il faut maintenir cette patience dans le processus d'amélioration, avoir ce travail solide dans le club pour gagner la Ligue des champions", a-t-il encore plaidé, se montrant "sûr" que Paris la remportera un jour. Mais sans lui.
Avec AFP