Selon cette étude, 93% de la population du deuxième pays le plus peuplé d'Afrique n'a pas accès à des toilettes propres et/ou fermées, multipliant ainsi les risques de propagation de maladies.
Sur ces 93%, deux tiers ont accès à des toilettes soit communes soit non-hygiéniques (une fosse creusée dans le sol, par exemple) et un tiers n'a aucun accès à une toilette et est contraint de déféquer dans la nature.
Ce rapport, intitulé "The crisis in the classroom" rappelle qu'à l'échelle mondiale, 620 millions d'écoliers n'ont pas accès à des toilettes dans leur établissement scolaire.
"C'est tout simplement désolant car non seulement cela met en péril leur santé, leur éducation et leur bien-être, mais cela met en danger aussi leur avenir", a estimé Savio Carvalho, directeur de campagne pour WaterAid.
Le manque d'accès à des toilettes hygiéniques a souvent des conséquences fatales, notamment chez les enfants. Chaque année, quelque 140.000 écoliers dans le monde meurent de diarrhée et de maladies intestinales, souligne WaterAid.
Située dans la Corne de l'Afrique, une région soumise à des sécheresses à répétition, l'Ethiopie a connu une croissance économique très robuste ces 10 dernières années mais une grande partie de la population vit toujours dans une extrême pauvreté.
Une recrudescence de violences intercommunautaires en Ethiopie a provoqué le déplacement d'1,4 million de personnes depuis le début de l'année. Ces déplacements, combinés à des épisodes climatiques extrêmes, signifient que 7,9 millions de personnes nécessitent actuellement une aide alimentaire, selon les Nations unies et le gouvernement.
Cette situation a un impact sur l'accès aux toilettes dans le pays, selon M. Carvalho, puisque le gouvernement est contraint de transférer des ressources initialement destinées au développement de sanitaires pour financer une aide humanitaire d'urgence.
Avec AFP