L'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, est également en proie depuis plus de 15 mois à une guerre opposant les forces progouvernementales aux rebelles de la région du Tigré.
"Il n'y a jamais eu d'ennemi dans l'histoire qui nous ait éprouvé autant que la sécheresse et la famine qui reviennent tous les dix ans", a déclaré vendredi M. Abiy dans un communiqué posté sur Facebook et Twitter.
"La famine est une tache sombre sur l'image de notre pays (...) Bien que la sécheresse arrive naturellement, la famine est créée par l'Homme", a-t-il ajouté, blâmant le manque d'efficacité de l'agriculture éthiopienne.
En 2015-2016, le pays, alors confronté à la pire sécheresse en plusieurs décennies, avait pu grâce à l'intervention du gouvernement et d'ONG étrangères éviter la répétition des famines connues dans les années 1970 et 1980.
Ces dernières avaient tué des centaines de milliers d'Ethiopiens.
Du sud de l'Ethiopie au nord du Kenya en passant par la Somalie, la Corne de l'Afrique fait actuellement face à une sécheresse qui alarme les organisations humanitaires, avec près de 13 millions de personnes menacées par la faim.
Dans ces régions où la population vit majoritairement d'élevage et d'agriculture, les trois dernières saisons des pluies depuis fin 2020 ont été marquées par de faibles précipitations, venant s'ajouter à une invasion de criquets qui a ravagé les cultures entre 2019 et 2021.
Selon l'ONU, 5,7 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire dans le sud et le sud-est de l'Ethiopie, dont un demi-million d'enfants et de mères souffrant de malnutrition.
Dans un communiqué publié début février, l'Unicef alertait sur le fait que 6,8 millions d'Ethiopiens auront besoin de cette aide d'ici mi-mars.
L'Unicef disait également observer des "déplacements majeurs" de population depuis ces zones.