Le président érythréen Issaias Afeworki et le nouveau Premier ministre éthiopien, le réformateur Abiy Ahmed, ont signé en juillet un accord de paix mettant officiellement fin à une longue période d'hostilité.
Les deux pays avaient rompu leurs relations diplomatiques à l'occasion d'un conflit frontalier qui a fait quelque 80.000 morts entre 1998 et 2000.
Les relations étaient restées particulièrement tendues depuis, en raison du refus de l'Ethiopie de céder à l'Erythrée un territoire disputé malgré un jugement d'une commission internationale soutenue par l'ONU datant de 2002.
M. Abiy s'est rendu mercredi en Erythrée pour sa deuxième visite depuis son arrivée au pouvoir en avril, visitant les principaux ports sur la mer Rouge avant de gagner Asmara.
"Le Premier ministre éthiopien, le Dr Abiy Ahmed, et le président érythréen Issaias Afeworki ont rouvert l'ambassade lors d'une brève cérémonie", a rapporté jeudi le média d'Etat éthiopien Fana Broadcasting Corporate.
L'ambassade d'Erythrée à Addis Abeba avait été rouverte en juillet dernier à l'occasion d'une visite du président Issaias.
MM. Abiy et Issaias ainsi que le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, qui les avait rejoints à Asmara, ont signé mercredi un accord destiné à "établir des relations étroites en matière politique, économique, sociale, culturelle et de sécurité", selon le ministère érythréen de l'Information.
La réactivation de l'ambassade d'Ethiopie est survenue un jour après qu'un cargo éthiopien eut accosté à Massawa, marquant la réouverture des ports érythréens au commerce avec l'Ethiopie.
Ancienne province éthiopienne, l'Erythrée a déclaré son indépendance en 1993 après trois décennies de guerre, privant Addis Abeba de son accès à la mer.
Lors de sa visite de cette semaine, M. Abiy a également inspecté la route reliant Assab, l'autre grand port érythréen, à la frontière éthiopienne, a rapporté son chef de cabinet, Fitsum Arega.
Aucune date n'a encore été fixée pour la réouverture de la frontière militarisée entre les deux pays et le retrait des soldats de la zone disputée.
Avec AFP