A Abidjan, les forces de l'ordre sont violemment intervenues au siège du parti de M. Soro, Générations et Peuples solidaires (GPS), où ce porte-parole, le député Alain Lobognon, venait de tenir une conférence de presse, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Attendu à 13H00 (locales et GMT) à l'aéroport d'Abidjan, après six mois d'absence, Guillaume Soro a finalement atterri à Accra "contre sa volonté" peu après 15H00, a déclaré son bras droit Alain Lobognon.
Il a été "empêché de rentrer dans son pays", où il devait "prendre sa place dans le processus électoral", a dit M. Lobognon.
Selon une source proche de la présidence ivoirienne, c'est à la demande de Guillaume Soro que son avion s'est dérouté sur Accra pour éviter une "arrestation à l'arrivée".
Présentes en nombre à l'aéroport d'Abidjan, les forces de l'ordre ont également encerclé le siège du GPS, dans une maison du quartier chic de Cocody jouxtant l'ambassade américaine, et tiré des gaz lacrymogènes sur les partisans de Guillaume Soro, selon des journalistes de l'AFP.
Ses partisans s'étant repliés à l'intérieur de la résidence, des hommes armés, cagoulés, certains en civil, d'autres en treillis, ont forcé les portes du bâtiment et contraint tous les occupants à en sortir.
Les forces de l'ordre ont par la suite chassé tous les journalistes et les partisans de la zone.
Guillaume Soro a longtemps été allié du président Alassane Ouattara, qu'il a contribué à porter au pouvoir en 2011, lorsqu'il était à la tête de la rébellion. Il a ensuite été son Premier ministre, puis président de l'Assemblée nationale jusqu'au début 2019. Mais les deux hommes se sont brouillés.
Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la présidentielle d'octobre 2020 s'annonce tendue en Côte d'Ivoire. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.