Amadou Toumani Touré, dit "ATT", accompagné de sa famille, a été accueilli tard dimanche à l'aéroport de Bamako, puis à son domicile privé, par un millier de partisans, selon un correspondant de l'AFP.
"Je me porte bien et je suis heureux d'être là", a-t-il brièvement déclaré. L'ancien chef de l'Etat, âgé de 71 ans, qui avait déjà effectué un bref séjour au Mali en décembre 2017, rentre cette fois définitivement, selon ses proches.
Général à la retraite élu président en 2002, réélu en 2007, il avait été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l'accusaient d'incompétence face à la rébellion dans le nord du pays. En avril 2012, il avait formellement démissionné, puis quitté le Mali pour le Sénégal voisin et Dakar, où il a mené depuis une existence discrète.
M. Touré, resté populaire, ne s'est pas officiellement exprimé sur ses projets. Si certains de ses proches affirment qu'il ne fera plus de politique, d'autres estiment qu'il ne restera pas les bras croisés face à la dégradation de la situation sécuritaire.
"Je suis venu accueillir +ATT+ parce qu'il est le père de la démocratie malienne", a déclaré à l'AFP Oumar Touré, un enseignant de 32 ans. Pour un autre de ses partisans, "le pays a besoin d'ATT, de son expérience. Depuis qu'il a quitté le pouvoir, rien ne va plus au Mali".
"S'il peut être utile au Mali, il le sera, ça c'est sûr. Il ne va pas se débiner", a affirmé l'ancien député Mohamed Coulibaly.
Un temps menacé d'un procès pour "haute trahison", l'ancien président n'a plus à craindre la justice malienne, l'Assemblée nationale ayant rejeté en décembre 2016 à une écrasante majorité l'ouverture de poursuites contre lui.
Le putsch de 2012 a précipité la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg et aux groupes djihadistes liés à Al-Qaïda dans le nord du Mali. Cette vaste région était alors tombée sous la coupe des djihadistes d'abord alliés aux rebelles, qu'ils avaient ensuite évincés.
Les groupes djihadistes ont été dispersés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement, mais les violences se sont déplacées vers le centre du pays et ont débordé au Burkina Faso et au Niger.