Ahmed Chafik a par ailleurs démenti avoir été enlevé par les autorités. "Aujourd'hui je suis présent dans mon pays, je pense donc que je suis libre de regarder plus avant cette question, d'explorer (la situation), de descendre et de prendre le pouls de la rue", a-t-il poursuivi en évoquant sa candidature potentielle.
"Il y a donc une possibilité d'enquêter davantage et de voir exactement ce qui est nécessaire, de sentir s'il s'agit du choix logique", a poursuivi Chafik.
Cette interview était sa première apparition publique depuis son retour samedi, dans des circonstances controversées, des Emirats arabes unis. Il s'était auparavant entretenu avec son avocate dans un hôtel du Caire.
"J'ai rencontré Chafik voici une heure, dans un des hôtels du NouveauCaire", avait rapporté cette dernière sur Facebook. Dina Adly ajoutait que son client lui "a confirmé qu'il était en bonne santé et qu'il n'était soumis à aucune investigation".
Elle n'a pas précisé s'il était libre de ses mouvements et n'a pas dit non plus dans quel hôtel l'ancien Premier ministre séjourne.
Chafik, candidat à l'élection présidentielle de 2012 remportée par l'islamiste Mohamed Morsi, vivait depuis cinq ans aux Emirats arabes unis. Il a été arrêté à son domicile puis expulsé samedi vers son pays d'origine, a-t-on appris auprès de sa famille et de son avocate.
L'agence de presse officielle émiratie WAM a confirmé qu'il avait quitté le pays sans préciser dans quelles circonstances.
L'ancien général de l'armée de l'air avait fait part mercredi dernier de sa volonté de participer à l'élection présidentielle prévue l'an prochain en Egypte. Sa fille, May Chafik, a déclaré samedi que les autorités émiraties l'avaient expulsé en Egypte "juste parce qu'il a annoncé qu'il serait candidat à la présidentielle". "Je ne sais pas ce qu'ils vont lui faire. Personne n'est autorisé à se présenter à la présidentielle", a-t-elle dit à Reuters. De source judiciaire au Caire, on indiquait samedi que Chafik n'était plus sous le coup d'aucune poursuite judiciaire, ayant bénéficié d'un non lieu ou de l'abandon des charges pesant contre lui dans plusieurs affaires de corruption.
L'actuel président Abdel Fattah al Sissi n'a pas encore dit s'il briguerait ou non un second mandat.
(Avec Reuters)