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L'exclusion des listes électorales de l'opposant Karim Wade confirmée au Sénégal


Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), arrive au tribunal entouré d’agents de sécurité à bord d’un véhicule, à Dakar, Sénégal, 31 juillet 2014.
Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), arrive au tribunal entouré d’agents de sécurité à bord d’un véhicule, à Dakar, Sénégal, 31 juillet 2014.

La Cour suprême du Sénégal a rejeté jeudi le pourvoi de l'opposant Karim Wade contre sa radiation des listes électorales, mais son avocat estime qu'il conserve des chances de se présenter à la présidentielle de février 2019.

"Pourvoi rejeté", a laconiquement déclaré le président de haute juridiction, en levant immédiatement l'audience.

Karim Wade, fils et ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) et candidat déclaré à la présidentielle, avait vu sa demande d'inscription sur les listes électorales rejetée le 2 juillet par le ministère de l'Intérieur, qui avait invoqué des dispositions du Code électoral privant de droits civiques toute personne condamnée à plus de cinq ans de prison.

Il avait été condamné en 2015 à six ans de prison ferme, à plus de 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite" et à la confiscation de tous ses biens. Le verdict avait été confirmé en appel en août 2015, mais il a bénéficié d'une grâce présidentielle en juin 2016 et vit depuis à l'étranger, principalement au Koweït.

Saisi par M. Wade, le tribunal départemental de Dakar s'était déclaré "incompétent", avant la saisine de la Cour suprême.

Pour l'un de ses avocats, le député Madické Niang, l'arrêt de la Cour suprême n'exclut cependant pas Karim Wade de la course à la présidentielle.

"Nous avons d'autres recours mais nous n'allons pas les dévoiler ici", a-t-il affirmé à la sortie de l'audience. "Ce qui s'est passé aujourd'hui montre que le système judiciaire est du coté du pouvoir", a-t-il ajouté.

Début juillet, ses avocats avaient qualifié la radiation de M. Wade de "manifestement arbitraire, illégale et contraire à la loi électorale".

Depuis l'accession au pouvoir de Macky Sall en 2012, l'Etat "s'attelle méthodiquement à violer" les droits de Karim Wade "dans l'unique but de l'empêcher d'être éligible à l'élection présidentielle", avait-ils alors estimé.

Les avocats de Karim Wade avaient fait valoir que la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), la juridiction spéciale qui l'a condamné, a expressément exclu dans sa décision la déchéance des droits civiques.

Jeudi matin, une autre juridiction, la cour d'appel de Dakar, a confirmé la condamnation à cinq ans de prison ferme pour escroquerie d'un autre ténor de l'opposition, le maire de Dakar Khalifa Sall.

Son entourage a immédiatement indiqué qu'il saisirait la Cour suprême pour faire invalider cette décision afin de pouvoir lui aussi se présenter à la présidentielle dans six mois.

Avec AFP

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