"Ma présence est intentionnelle. Montrer le soutien constant de l'Indonésie à la cause palestinienne", a souligné sa ministre des Affaires étrangères, Retno Marsudi, lors d'un débat mensuel du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient. Son pays est devenu le 1er janvier et pour deux ans membre non permanent du Conseil de sécurité.
"Etre un membre à part entière de l'Organisation des Nations Unies est un fait naturel et vital pour la Palestine", a-t-elle insisté.
L'acquisition d'un statut d'Etat membre qu'entend relancer la Palestine, simple observateur jusqu'à présent, doit passer par une recommandation du Conseil de sécurité (où les Etats-Unis ont un droit de veto) à l'Assemblée générale de l'ONU.
"La question palestinienne définit la crédibilité du Conseil", a fait valoir la ministre, en dénonçant des "actions provocatrices" d'Israël et "la poursuite du développement de colonies illégales".
L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour a estimé que "la poursuite de la colonisation faisait de la crédibilité du Conseil de sécurité une farce". Il a appelé les nations qui ne l'ont pas fait à "reconnaître la Palestine" et "à soutenir sa demande de devenir un Etat membre de l'ONU à part entière".
La ministre indonésienne s'en est aussi pris implicitement aux Etats-Unis, soulignant que tout processus de paix réclamait de la "légitimité" en étant guidé par "un mécanisme multilatéral basé sur des paramètres internationalement agréés". A défaut, tout plan de paix "échouera", a prédit Retno Marsudi.
"Les paramètres internationalement agréés ne sont pas des options ou un menu dans lequel il serait possible de piocher à sa guise", a abondé l'ambassadeur français, François Delattre. "Ils sont, pris dans leur ensemble, le socle de tout plan de paix et de toute négociation à venir".
Pour sa part, l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a affirmé que l'Iran, "obsédé par Israël", dépensait "sept milliards de dollars chaque année pour financer le terrorisme" au Moyen-Orient. Selon lui, sur cette somme, "quatre milliards" vont au régime syrien, "un milliard au Hezbollah" libanais, "100 millions à des milices chiites" en Irak et respectivement "50 millions" et "70 millions" aux mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique. "Dix millions" bénéficient aux rebelles houthis au Yémen, a-t-il assuré.
Avec AFP