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L'Iran va répliquer après les sanctions européennes


"Les décisions de l'UE et du gouvernement britannique montrent leur incapacité à comprendre les réalités de l'Iran", a dénoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Les décisions de l'UE et du gouvernement britannique montrent leur incapacité à comprendre les réalités de l'Iran", a dénoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

L'Iran a annoncé mardi qu'il allait prendre des mesures réciproques en réponse aux nouvelles sanctions décidées la veille par l'Union européenne et la Grande-Bretagne plus de quatre mois après le début de la contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini.

Téhéran "condamne avec force" ces sanctions et "annoncera prochainement la liste de nouvelles sanctions" qui viseront des personnes ou des entités "violant les droits de l'Homme ou faisant la promotion du terrorisme" en Europe et au Royaume-Uni, a déclaré Nasser Kanani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont ajouté 37 personnes ou entités iraniennes sur la liste de leurs sanctions pour violation des droits humains. Ce quatrième train de sanctions intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l'Iran et les Européens, qui accusent Téhéran de réprimer les manifestations et de fournir des drones à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.

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"Les décisions de l'UE et du gouvernement britannique montrent leur incapacité à comprendre les réalités de l'Iran", a dénoncé M. Kanani. Et, pour le ministère, elles illustrent aussi leur "frustration" de n'avoir pas réussi à "provoquer l'instabilité en Iran en dépit d'énormes efforts".

Téhéran qualifie les protestations des derniers mois d'"émeutes" encouragées par des pays et organisations hostiles à l'Iran. Des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées et des milliers arrêtées. Quatre hommes ont été exécutés, suscitant un tollé international.

Dans son communiqué, la diplomatie iranienne ne fait aucune référence aux nouvelles sanctions également annoncées lundi par les Etats-Unis, qui ont placé dix individus et une entité sur leur liste, leur 9e ajout depuis le début des manifestations.

Les Gardiens ciblés

L'UE a notamment sanctionné quatre commandants du corps des Gardiens de la Révolution (IRGC) et 12 unités militaires de cette force considérée comme l'armée idéologique du régime. Les Européens ont également ciblé le ministre iranien des Sports et de la jeunesse Seyed Hamid Sajjadi Hazaveh pour "les pressions exercées sur les athlètes". Quatre députés et deux directeurs de la radio-télévision iranienne sont également au nombres des personnalités sanctionnées.

Avant eux, l'UE avait déjà imposé le gel des avoirs, l'interdiction de visa et l'interdiction de recevoir des financements de l'UE à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.

Mais l'UE a indiqué lundi ne pas être en mesure à ce stade de placer les Gardiens sur la liste des organisations terroristes, comme le lui a demandé le Parlement européen dans une résolution vivement dénoncée par Téhéran. Pour enclencher ce processus, "une décision de justice est nécessaire", a expliqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Se coordonnant avec les Européens et les Américains, les Britanniques ont ajouté lundi cinq personnes et deux entités sur leur liste des sanctions. Cela porte leur total à 50 en réponse aux "violations des droits humains" perpétrées par Téhéran ainsi qu'à l'exécution de l'Irano-britannique Alireza Akbari, pendu le 14 janvier pour "espionnage au profit du Royaume-Uni".

En contrepartie du précédent train de sanctions, l'Iran avait sanctionné le 12 décembre le service de renseignement britannique MI5, des responsables militaires du Royaume-Uni ainsi que des personnalités politiques allemandes en représailles aux précédentes sanctions prises par les parties européennes. Avaient été également sanctionnés le magazine satirique français Charlie Hebdo et le département persan de Radio Free Europe.

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