Le pays s'est qualifié pour le Mondial-2018 en battant le Kosovo 2-0 lundi soir à Reykjavik, une première historique, après douze tentatives, pour la petite île volcanique prise par l'engouement footballistique depuis son parcours à l'Euro-2016.
A l'issue du match, et malgré le froid, les supporters des "Vikings" se sont rassemblés sur la place Ingolfstorg de Reykjavik, pour ovationner cette équipe qui continue de les faire rêver.
"Nous serons la plus petite nation à avoir jamais atteint une phase finale du Mondial", s'enthousiasme Maria Saevarsdottir, une habitante. "Je suis si heureuse !".
Révélation de l'Euro-2016, l'Islande avait séduit et impressionné la planète foot pour sa première qualification à un Championnat d'Europe des nations.
Mardi, la petite île volcanique qui ne compte que 140 clubs pour à peine 340.000 habitants, s'est réveillée encore sourde des "Viking clap" portés par le son d'un tambour, la veille.
"L'Islande a assuré une des qualifications les plus nettes de la zone Europe et ne se rend pas en Russie en tant que passager clandestin", rappelle le journal Visir.
Les Islandais (22es au classement Fifa) terminent premiers du groupe I dans la zone Europe, devant la Croatie (18e), qui les avait privés de Mondial-2014 lors des matchs de barrage.
Au fil des années, l'île est parvenue à construire son équipe avec des joueurs qui évoluent désormais dans les plus grands championnats européens, à l'image de Gylfi Sigurdsson, à Everton.
Il y a une vingtaine d'années encore la sélection était composée d'amateurs qui jouaient un championnat bref, et qui étaient condamnés à beaucoup défendre.
Les terrains couverts et artificiels ont permis aux internationaux islandais d'aujourd'hui, tous professionnels et jouant dans des championnats étrangers en Scandinavie, mais aussi en Angleterre, en Espagne ou en Italie, de partir avec les mêmes armes que n'importe quel Européen.
Une évolution qui n'a pas mis à mal le bon état d'esprit de la sélection, constate Vidar Halldorsson, sociologue du sport et auteur du livre "Comment les petites nations arrivent au niveau international".
"Nous avons l'esprit d'amitié, la cohésion d'équipe et le sens du sacrifice. Nous n'avons pas de grands egos qui peuvent vraiment nuire à l'équipe", commente-t-il à l'AFP.
Pour grandir, les Bleus du grand Nord ont également pu compter sur Lars Lagerbäck, leur sélectionneur de 2011 à 2016.
Ancien coach de la Suède, Lagerbäck avait réussi à qualifier les Bleus et Jaunes lors de cinq compétitions internationales entre 2000 et 2009, avant de prendre les rênes des sélections nigériane, puis islandaise.
Son secret pour conduire son équipe vers la victoire ? L'organisation. "Plus l'équipe est organisée, plus grandes sont les chances de gagner", disait-il au magazine Scandinavian Traveller en 2016.
"C'est pourquoi, le football est le seul sport où une équipe de troisième division peut battre une équipe de première division", avait-il ajouté.
Et le monde commence à bien connaître désormais cette équipe et ce pays de football, aujourd'hui entraîné par Heimir Hallgrimsson, l'ancien assistant de Lagerbäck.
"L'Islande grandit encore en s'invitant sur la scène mondiale", a commenté ainsi la Fifa, la fédération internationale.
Cette qualification du lilliputien islandais a mis en émoi la planète football.
Le Danois Peter Schmeichel, désigné meilleur gardien du monde en 1992 et 1993, a tenu lui aussi à féliciter cette équipe. "Il n'y a pas mieux que vous", a-t-il commenté sur son compte Twitter.
Même les politiques se joignent à l'euphorie. "Nous sommes peut-être petits mais nous avons transformé une faiblesse en force", a commenté le président islandais Gundi Johannesson, interviewé par l'AFP à Reykjavik.
Mardi, l'heure était déjà aux préparatifs. "Nous sommes allés en Russie et avons choisi notre quartier général qui servira de base, nous avons choisi un hôtel et d'autres choses", a assuré Klara Bjartmarz, présidente de la fédération de foot, sur la chaîne RUV. L'organisation, toujours.
Avec AFP