Ce protocole sanitaire est le fruit du travail d'une "task force" internationale mise en place par l'organisation onusienne, en collaboration avec de nombreuses organisations comme l'OMS ou la puissante Association internationale du transport aérien (IATA). Le rapport de cette "équipe spéciale sur la relance de l'aviation après le Covid-19" doit être approuvé lundi après-midi par le Conseil de l'OACI, son organe exécutif.
Le directeur général de l'IATA Alexandre de Juniac a dévoilé les principales mesures proposées par ce "guide des bonnes pratiques" dès la fin de la semaine dernière.
Les recommandations se veulent un "cadre" visant aussi bien la sécurité des passagers que celle des personnels, dans les aéroports comme à bord des avions.
Le voyageur devrait présenter, à son arrivée à l'aéroport, une déclaration de santé et subir un premier contrôle de température, propose l'OACI. L'enregistrement en ligne avant d'arriver à l'aéroport doit être privilégié, et les passages aux contrôles de sécurité doivent être repensés pour limiter les contacts physiques et les files d'attente.
Le port du masque ou d'un couvre-visage doit être obligatoire à l'intérieur du terminal, où une distance physique d'au moins un mètre doit être respectée, ainsi qu'à bord des appareils.
Une fois à l'intérieur de l'avion, les passagers doivent garder leur masque et se déplacer le moins possible pendant le vol, en évitant les files d'attente vers les toilettes pour ne pas risquer de contaminer les autres passagers.
- "Référence mondiale" -
L'OACI ne préconise pas de neutraliser un siège sur deux pour assurer la distanciation physique, un système dénoncé par l'industrie qui y voit une menace à sa rentabilité.
L'organisation demande toutefois que les voyageurs soient aussi éloignés les uns des autres que possible, en fonction du taux d'occupation de l'avion. Elle préconise également que la nourriture à bord soit pré-emballée et que l'avion soit désinfecté régulièrement.
De nouveaux contrôles de température doivent également être effectués à l'arrivée.
Ces mesures n'auront pas de caractère obligatoire mais elles ont fait l'objet d'un large consensus qui leur donnera "une autorité qui fera référence mondiale, pour la première fois sur ce sujet depuis la crise du COVID-19", explique à l'AFP Philippe Bertoux, représentant de la France au Conseil de l'OACI, qui a piloté les débats de la "task force".
"Ces mesures faciliteront une reprise sûre et durable du transport aérien, ceci à travers un partenariat étroit entre les secteurs de l’aviation et de la santé qu’illustre la participation active de l'OMS à nos travaux de réglementation", ajoute-t-il.
Le rapport soumis à l'approbation du Conseil présente plus largement "une stratégie pour une reprise du transport aérien international", qui traverse la plus grave crise de son histoire selon l'agence.
Les changements imposés au secteur aérien pour lutter contre l'épidémie sont les plus importants depuis les mesures de renforcement de la sécurité décidées suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Pour pouvoir redémarrer après avoir été cloué au sol et mis financièrement à genoux, le secteur du transport aérien réclamait une harmonisation des règles afin de rassurer les passagers et les Etats qui ont pour beaucoup fermé leurs frontières dans l'espoir d'enrayer la propagation de l'épidémie.
L'OACI estime que la pandémie de coronavirus pourrait réduire de 1,5 milliard le nombre de passagers d'ici la fin de l'année.