Cette décision intervient après que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné la "prise de contrôle" des locaux de la Commission électorale indépendante gambienne par l'armée mardi, dans une période de transition entre le président Yahya Jammeh et son successeur élu Adama Barrow, où l'armée doit montrer sa neutralité, a-t-on souligné.
Le même jour, le chef d'état-major, le général Ousman Badjie, est arrivé aux discussions avec une mission de quatre chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest venus tenter de convaincre M. Jammeh de céder le pouvoir en portant sur son uniforme un badge du chef de l'Etat sortant, affirmant qu'il soutenait "le commandant en chef, le président Yahya Jammeh".
Etant donné les "graves inquiétudes au sujet de la situation à Banjul", a indiqué la source diplomatique, "l'ONU a décidé d'annuler la visite du général Badjie aux soldats de la paix gambiens", prévue le 20 décembre.
La Gambie dispose d'un contingent de quelque 300 militaires et policiers sur les plus de 17.000 que compte la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (Minuad).
Dans une déclaration télévisée le 9 décembre, Yahya Jammeh, qui gouverne la Gambie d'une main de fer depuis 22 ans, a rejeté les résultats de l'élection du 1er décembre accordant la victoire à l'opposant Adama Barrow, une semaine après avoir reconnu sa défaite.
Après une journée de discussions mardi, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui conduisait la délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a reconnu qu'aucun accord n'avait encore été obtenu sur le départ du pouvoir de M. Jammeh.
Avec AFP