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L'ONU condamne l'esclavage en Libye et appelle au contrôle par l'Etat des détenus


Au moins 146 migrants Maliens rapatriés le weekend dernier de la Libye, sont installés dans le camp de Sokoniko, une caserne de la protection civile à Bamako avant de rejoindre leurs familles, 26 mars 2016. (VOA/Kassim Traoré)
Au moins 146 migrants Maliens rapatriés le weekend dernier de la Libye, sont installés dans le camp de Sokoniko, une caserne de la protection civile à Bamako avant de rejoindre leurs familles, 26 mars 2016. (VOA/Kassim Traoré)

Le Conseil de sécurité de l'ONU "condamne" les faits d'esclavage rapportés de Libye et appelle "à transférer les détenus aux autorités de l'Etat", dans une déclaration approuvée jeudi par consensus de ses quinze membres.

Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales qui détiennent des prisonniers. Les autorités libyennes n'ont que peu d'emprise sur elles.

Le Conseil "condamne ces atroces violations des droits de la personne, qui sont aussi susceptibles d'être constitutives de crimes contre l'humanité", indique sa déclaration rédigée par le Royaume-Uni.

"Le seul moyen d'améliorer les conditions de vie de tous les habitants, y compris les migrants, est de pouvoir compter sur une Libye stable", soulignent aussi les membres du Conseil de sécurité.

Selon plusieurs diplomates, il est rare qu'un texte de l'ONU parle expressément de l'esclavage dans un pays, une notion plutôt mentionnée au milieu de différentes atteintes aux droits de l'homme dénoncées d'une manière globale.

Après les révélations récentes de vente de migrants noirs comme esclaves en Libye, neuf pays européens et africains appuyés par l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine, ont décidé --à l'initiative de Paris-- de mener des "opérations d'évacuation d'urgence" de migrants victimes de trafiquants.

"Le Conseil souligne qu'il est nécessaire de transférer les détenus aux autorités de l'Etat et engage les autorités libyennes à renforcer leur coopération avec les organisations internationales et les organismes des Nations unies pour garantir l'accès humanitaire aux centres de détention", indique aussi sa déclaration.

Selon l'ONU, le gouvernement libyen contrôle une trentaine de centres de détention renfermant quelque 15.000 personnes. Le nombre de réfugiés et migrants "aux mains de trafiquants et de passeurs sous la protection de milices" est toutefois "bien plus grand" en Libye, estime l'ONU.

A l'issue de la lecture de la déclaration, le représentant adjoint de la Russie à l'ONU, Petr Iliichev, a regretté qu'une mention sur "l'origine du chaos" en Libye, proposée par Moscou, n'ait pas été retenue dans le texte final.

La Russie accuse de longue date la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'avoir contribué militairement au renversement de Kadhafi lors d'une opération présentée à l'origine comme une mission à but humanitaire.

Avec AFP

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