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L'ONU pointe du doigt l'armée du Soudan du Sud dans des Viols


Des soldats sud-soudanais écoutent le verdict prononcé lors de leur procès dans une salle d'audience militaire à Juba, Soudan du Sud, 6 septembre 2018.
Des soldats sud-soudanais écoutent le verdict prononcé lors de leur procès dans une salle d'audience militaire à Juba, Soudan du Sud, 6 septembre 2018.

Des soldats du Soudan du Sud portent probablement une part de responsabilité dans des viols et agressions sexuelles ayant visé plus de 150 femmes et filles en décembre près de Bentiu, a révélé mercredi un rapport d'une Commission des droits humains de l'ONU.

Trois agences des Nations unies avaient rapporté à la fin de l'année dernière avoir été contactées en l'espace de 12 jours par plus de 150 femmes et filles qui cherchaient de l'aide après avoir subi des agressions sexuelles, incluant des viols, près de cette ville située dans le nord du Soudan du Sud.

Les assaillants avaient été décrits comme des hommes armés, beaucoup revêtus d'uniformes, mais n'avaient pas pu être identifiés.

Dans son dernier rapport, la Commission de l'ONU sur les droits humains au Soudan du Sud écrit qu'il y a des preuves accusant l'Armée de libération du peuple soudanais (SPLA), l'armée gouvernementale.

"Les preuves rassemblées semblent suggérer que les auteurs des viols dans la région de Bentiu sont des hommes qui ont la possibilité d'aller et venir facilement au sein de la SPLA", souligne le rapport.

Le document identifie les possibles coupables comme étant "des jeunes armés engagés dans des activités criminelles, ainsi que des membres ou d'ex-membres de la SPLA".

"Ceci est renforcé par le fait que certaines attaques ont eu lieu près de barrages, de casernes ou de campements", ajoute-t-il.

Mais la commission souligne également que rien ne prouve que cette "violence contre les femmes a été organisée ou ordonnée par des commandants".

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.

Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d'un tiers de la population, à s'enfuir.

La commission sur le Soudan du Sud, mise en place en 2016 par le Conseil des droits humains de l'ONU, est chargée de rassembler des preuves qui pourraient être utilisées pour poursuivre en justice des auteurs d'atrocités.

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