Cette mission "ne restera pas pour toujours au Mali" et "cette résolution est claire sur le fait que nous ne pouvons plus accepter de retards" pour la paix, a averti l'ambassadeur adjoint des Etats-Unis auprès de l'ONU, Jonathan Cohen.
"Ce renouvellement n'est pas comme les précédents", a abondé l'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre. Il est accompagné d'un "message fort" sur la nécessité de "progrès substantiels sur le processus de paix", a-t-il précisé.
A défaut, le diplomate a laissé entrevoir la possibilité d'une stratégie de sortie pour la Minusma, une mission "importante" et "exposée", et de "sanctions contre les responsables des blocages". Les progrès "encourageants" de ces dernières semaines, "doivent être impérativement amplifiés", a-t-il insisté.
La Minusma compte quelque 15.000 Casques bleus, soit l'une des missions les plus importantes de l'ONU, qui ont payé un lourd tribut depuis leur déploiement en 2013 avec plus d'une centaine de militaires tués.
Après la conclusion d'un accord de paix et de réconciliation en 2015 entre le gouvernement et des groupes armés, une élection présidentielle est prévue le 29 juillet au Mali et l'ONU espère un scrutin "inclusif, libre, juste, transparent et crédible", précise la résolution rédigée par la France.
Le texte souligne l'"impatience" du Conseil de sécurité "face aux retards persistants" dans "l'application entière" de l'accord de paix de 2015.
En mars, un rapport de l'ONU avait souligné que l'insécurité continuait de prédominer au Mali, avec la poursuite de trafics d'êtres humains, de drogue et d'armes.
La résolution maintient les effectifs actuels de la Minusma, demande de définir de meilleures priorités dans leur mission, réclame des équipements aéroportés supplémentaires, et évoque la possibilité d'établir à long terme une stratégie de sortie du pays pour l'ONU.
La Minusma a été déployée au Mali dans la foulée d'une intervention militaire contre des groupes djihadistes, déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France et qui se poursuit actuellement avec une force militaire (Barkhane) basée au Tchad voisin. Dans la région, est venue s'ajouter une force appelée G5-Sahel (5.000 militaires) formée par cinq pays : Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et Burkina Faso.
Si au cours des dernières années les groupes djihadistes liés à Al-Qaïda ont été dispersés, des zones entières du Mali échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et internationales, visées par des attaques régulières.
Avec AFP