"La crise alimentaire frappant le Sahel a été aggravée par les pénuries de blé et d’engrais entraînées par le conflit en Ukraine, l'insécurité régionale et les conséquences toujours plus lourdes des changements climatiques", selon un rapport du secrétaire général de l'ONU présenté mardi devant le Conseil de sécurité.
Résultat, "plus de 18,6 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire grave, soit 5,6 millions de plus" que lors du précédent rapport de juin 2022. "Et pour 2,1 millions de personnes cette situation a atteint un niveau extrêmement critique", précise ce rapport semestriel sur la situation en Afrique de l'Ouest et au Sahel, qui note que les pays les plus touchés sont le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria.
De manière générale, la situation humanitaire, "en particulier dans le centre du Sahel, est restée catastrophique, celle-ci ayant en outre été aggravée par une hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ainsi que par des catastrophes climatiques, en raison de fortes pluies, d’inondations et de la pollution de l’eau", souligne le texte, s'inquiétant de l'"accès humanitaire limité" par la situation sécuritaire, qui prive les personnes vulnérables d'une "assistance cruciale".
En parallèle de la situation humanitaire, les conditions de sécurité dans la région ont également "continué de se détériorer", en particulier au Burkina Faso et au Mali.
"Le centre du Sahel continue de faire face à des défis multidimensionnels, des défis sécuritaires et humanitaires à des niveaux sans précédent, une instabilité socio-politique, aggravés par l'impact du changement climatique, et une insécurité alimentaire exacerbée par le conflit en Ukraine", a résumé devant le Conseil de sécurité Giovanie Biha, représentante spéciale adjointe de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel.