"Je suis extrêmement préoccupé par le fait qu'un grand nombre de réfugiés nigérians hébergés au Cameroun retournent dans le nord-est du Nigeria", région "mal préparée" pour les recevoir, a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans une déclaration écrite.
L'armée nigériane a repris la ville de Banki en septembre 2015, après des combats acharnés avec les jihadistes nigérians de Boko Haram, dont l'insurrection a fait au moins 20.000 morts depuis 2009.
Les réfugiés qui reviennent à Banki "mettent à rude épreuve les quelques services mis en place". "Une nouvelle situation d'urgence alors que la saison des pluies" - qui entraîne un risque important de maladies transmises par l'eau - "vient à peine de commencer, doit être évitée à tout prix", a-t-il assuré.
Le 1er juin, le HCR avait indiqué que plus de 12.000 réfugiés étaient rentrés pendant le mois de mai à Banki, évoquant les conditions de vie difficiles dans le camp de Minawao au Cameroun ou encore la nécessité de rentrer pour la saison agricole. Depuis début juin, 889 réfugiés supplémentaires, essentiellement des enfants, sont arrivés à Banki.
Les retours de réfugiés ont considérablement chuté en juin, mais le HCR reste inquiet, car la ville accueille déjà une population importante de presque 45.000 déplacés internes et elle n'est pas préparée pour l'accueil d'un grand nombre de nouveaux arrivants.
"Je suis fermement convaincu que les retours ne sont pas viables actuellement", a insisté M. Grandi.
La Commission tripartite, établie le 3 mars par le HCR et les gouvernements du Nigeria et du Cameroun et chargée de veiller à ce que ces rapatriements se déroulent selon les normes internationales, "doit tenir sa première réunion dès que possible", a-t-il demandé.
Compte tenu de ces circonstances difficiles à Banki, le HCR et ses partenaires oeuvrent pour améliorer les conditions de vie dans la ville en leur fournissant une assistance humanitaire.
Avec AFP