Le projet de résolution présenté par la France et qui devrait être adopté par le Conseil de sécurité "prend note" de la recommandation du secrétaire général Ban Ki-moon de réduire de 1.700 l'effectif militaire de la mission.
Le plafond des effectifs reste toutefois fixé à 19.815 soldats, auxquels s'ajoutent 760 observateurs militaires et officiers et quelque 1.450 policiers.
Le Conseil réaffirme être prêt à abaisser ce plafond et à réduire encore la voilure "quand des progrès importants auront été réalisés" pour atteindre les objectifs prioritaires de la mission, notamment la protection des civils et la lutte contre les groupes armés qui opèrent dans l'est du pays.
Dans son dernier rapport, Ban Ki-moon recommandait une réduction de 1.700 hommes en estimant qu'elle ne compromettrait pas le mandat de la Monusco si des progrès sont faits dans la lutte contre les rebelles. Il proposait aussi de réorienter davantage le Monusco vers des tâches de police dans la perspective des élections de novembre prochain.
En mars 2015, l'effectif déployé avait déjà été réduit de 2.000 soldats.
Cette réduction des forces est bien moindre que celle demandée par Kinshasa, qui veut un départ rapide des Casques bleus. Mercredi dernier devant le Conseil, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, avait souhaité que les effectifs de la Monusco soient réduits de moitié d'ici la fin de l'année, en prélude à une "sortie ordonnée et définitive" de la mission.
Mais l'ONU insiste pour que la poursuite du retrait des Casques bleus tienne compte de la sécurité sur le terrain, qui reste fragile.
Dans sa résolution, le Conseil souligne ainsi que "la sortie de la Monusco doit être graduelle et progressive, liée à la réalisation d'objectifs spécifiques".
En attendant, il exhorte Kinshasa à "reprendre immédiatement les opérations militaires conjointes" entre son armée et la Monusco contre les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).
L'ONU avait annoncé début mars la reprise prochaine de sa coopération militaire avec l'armée régulière pour s'attaquer aux groupes rebelles opérant dans l'est du pays, notamment le FDLR et les ADF (Forces démocratiques alliées, rebelles ougandais).
Ce soutien militaire de la Monusco aux FARDC (forces gouvernementales) était suspendu depuis février 2015. L'ONU reprochait à Kinshasa d'avoir nommé pour mener l'offensive contre les rebelles deux généraux qu'elle soupçonne de graves violations des droits de l'homme.
Avec AFP