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L'ONU vote à l'unanimité une réduction des effectifs de sa mission en RDC


Le Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté la réduction de 7% environ du nombre de militaires et de policiers de la force de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC).

Aux termes de la résolution qui reconduit la Monusco pour une année supplémentaire, les effectifs de cette force, plus importante et plus coûteuse mission onusienne, passent d'une capacité théorique de 19.815 membres à 16.215.

Mais dans les faits, moins de 500 Casques bleus vont devoir quitter la mission. En effet, la force ne tournait déjà pas à plein régime et était en réalité composée de quelque 3.100 personnes de moins que sa capacité ne le permettait.

Le vote intervient alors que le pays d'Afrique centrale doit organiser d'ici la fin de l'année des élections très attendues, sur fond d'affrontements et de turbulences politiques.

Les Etats-Unis de Donald Trump, principaux contributeurs financiers des forces de maintien de la paix onusiennes, assureront la présidence tournante du Conseil en avril. Et Washington entend en profiter pour passer en revue l'ensemble de ces missions pour trouver des coupes budgétaires.

Les membres du Conseil ont par ailleurs rendu hommage vendredi aux deux experts de l'ONU dont les cadavres avaient été retrouvés en début de semaine en RDC.

La décision intervient alors que le pays d'Afrique centrale doit organiser d'ici la fin de l'année des élections très attendues, sur fond d'affrontements entre factions rebelles, turbulences politiques et corruption massive.

Les craintes d'une nouvelle poussée de fièvre à l'approche des échéances électorales étaient d'ailleurs si vives que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment demandé au Conseil de sécurité d'y envoyer plus de 300 policiers supplémentaires.

Mais l'Amérique de Donald Trump veut réduire sa participation dans les dépenses de l'ONU en matière de maintien de la paix, les Etats-Unis en étant de loin les premiers contributeurs.

Puisque l'effectif théorique baisse de quelque 1.500 hommes, dans les faits, la Monusco sera amputée de 3.600 soldats ou policiers, a expliqué Nikki Haley, ambassadrice américaine à l'ONU. Car, précise-t-elle, la force ne tournait déjà pas à plein régime et était dotée de 3.100 membres de moins que sa capacité totale.

"Tout ce que nous faisons est de réduire 500" postes, assure Mme Haley, promettant de revoir de A à Z la mission.

"Vous devez regarder l'aspect politique de la mission de maintien de la paix", a-t-elle justifié. "Nous essayons de fournir de l'aide aux personnes sur le terrain et le gouvernement ne nous laisse pas faire. Ajouter davantage de troupes ne changera pas ce problème."

La France, qui avait ces dernières semaines mis en garde contre des coupes drastiques dans les effectifs et le budget alloué à la Monusco, qui revenait selon Paris à "jouer avec le feu", s'est dite satisfaite du texte jeudi, par la voix de son ambassadeur auprès des Nations unies.

Le projet de résolution, qui devrait faire l'unanimité, "est le résultat d'une importante négociation", a expliqué en anglais François Delattre.

"Si tout se passe bien, nous allons voter demain (vendredi) à midi. Et je pense que c'est important pour la RDC, la Monusco et le maintien de la paix en général. C'est un bon accord", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis avaient déjà averti mercredi qu'ils profiteraient de tenir la présidence tournante du Conseil de sécurité en avril pour passer en revue l'efficacité des missions de maintien de la paix.

"Nous allons revenir aux principes fondateurs et poser des questions difficiles", avait expliqué Nikki Haley. "Quelle était l'intention initiale de la mission? La mission remplit-elle son objectif? Avons-nous un plan de sortie?"

"A ce stade, l'absence de ce type d'évaluations basiques des missions de l'ONU est choquante", avait-elle conclu devant un groupe de réflexion new-yorkais.

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