"J'ai déposé mardi soir un recours devant la Cour constitutionnelle. Nous attendons que la Cour récuse les faux résultats publiés par la Céni (Commission électorale nationale indépendante)", a expliqué l'opposant.
Cet ancien Premier ministre et outsider de l'opposition a obtenu 18,37% des voix, contre 72,36% pour le président sortant, selon les résultats préliminaires officiels.
Le candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) s'est toutefois auto-déclaré "président de la République togolaise", quelques heures avant la proclamation des résultats de la Céni, dénonçant de graves "irrégularités".
M. Kodjo a plusieurs fois appelé les Togolais à se "mobiliser pour manifester leur désapprobation face à cette mascarade électorale et à défendre leurs suffrages", mais son appel n'a pas eu d'écho.
Les observateurs de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont exhorté les candidats à "respecter les résultats issus des urnes et proclamés par les institutions" et à recourir, si besoin, "aux voies légales", dans une déclaration lue lundi lors d'une conférence de presse.
L'Union africaine (UA) a également appelé le peuple togolais à "continuer d'oeuvrer pour préserver la paix, la stabilité, afin de consolider la démocratie et l'Etat de droit".
De son côté, Faure Gnassingbé, âgé de 53 ans, a fêté lundi sa victoire avec ses partisans, mais n'a pas fait de discours à la nation.
"Cette victoire est belle, elle est franche, parce qu'elle est le fruit de nos efforts collectifs (...). Cette victoire, personne ne peut la voler, elle nous appartient, avait-il lancé devant la foule.
M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l'opposition.
Il garde d'importants alliés parmi ses pairs africains et avec la France, ex-puissance coloniale impliquée dans la lutte contre les mouvements jihadistes au Sahel voisin, qui restent particulièrement sensibles à la stabilité du Togo dans cette région volatile.