"Nous convions chaque Gabonais et chaque Gabonaise à adresser, dès à présent, une lettre à la commission électorale pour s'opposer à la candidature d'Ali Bongo et exiger sa disqualification du processus électoral", ont déclaré trois des principaux candidats d'opposition, reçus par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), à un peu plus de deux mois de l'élection présidentielle à un tour.
"Nous les invitons à se dresser contre le déni de droit, l'imposture, la forfaiture", ont ajouté les chefs de file de l'opposition.
Ils estiment que le président élu il y a sept ans n'est pas le fils naturel de son prédécesseur Omar Bongo Ondimba, décédé en juin 2009 après quasiment 42 ans au pouvoir.
Les opposants - dont bon nombre sont d'anciens cadres du régime de son père - l'accusent d'être un enfant adopté, né au Nigeria.
Conséquence: Ali Bongo ne peut selon eux être président selon la Constitution, dont l'article 10 précise qu'une personne "ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la présidence de la République".
Un acte de naissance, qui figure dans les archives du service central d'état civil du ministère français des Affaires étrangères, à Nantes, indique qu'Ali Bongo est né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l'ancienne Afrique équatoriale française (AEF) à laquelle le Gabon était rattaché.
Une plainte pour "faux" sur cet acte de naissance, déposée en France par sa demi-soeur et l'une des héritières d'Omar Bongo Ondimba, a été classée sans suite.
"Ali Bongo est un accident de l'histoire qui ne saurait et ne doit plus être répété", ont lancé les principaux candidats -l'ancien président de l'Assemblée Guy Nzouba Ndama, l'ancien président de la commission de l'Union africaine (et ancien beau-frère d'Ali Bongo) Jean Ping, et l'ancien gouverneur de la Banque des Etats d'Afrique centrale, Casimir Oye Mba.
La campagne se déroule dans un climat tendu. Candidat déclaré, Jean Ping refuse pour sa part de se présenter devant la justice qui l'accuse d'atteinte à l'ordre public.
Le gouvernement a porté plainte contre lui suite notamment à la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux, où il disait vouloir "se débarrasser des cafards" dans la perspective de l'élection présidentielle.
M. Ping nie avoir tenu de tels propos et a refusé de se présenter devant la justice.
Avec AFP