L'opposition béninoise est-elle à la croisée des chemins? Ils sont nombreux à dire qu'elle panse ses blessures pour reprendre sa place dans l'animation de la vie politique du Bénin.
"Il devient urgent pour l'opposition de se réveiller", souligne Salomon Odjo, du parti FCBE, Forces cauris pour un Bénin émergent, parti de l'ancien président Boni Yayi.
"L'heure a sonné pour qu'autour d'une union sacrée, l'opposition béninoise puisse prendre ses responsabilités et libérer dans les années à venir notre peuple du joug de la misère, de l'oppression, des emprisonnements abusifs, arbitraires que subissent aujourd'hui les populations", a-t-il confié à VOA.
Mais pour Antoine Guedou, membre de Grande Solidarité Républicaine (GSR), "l'opposition doit pouvoir apprendre de ses erreurs pour faire bloc contre le pouvoir". C'est la seule condition, dit-il.
Mais que peut faire l'opposition si son chef de file ne reçoit pas la bénédiction de tous? Pour le Béninois lambda, l'opposition risque d'être longtemps absente des élections.
Mais ce n'est pas le seul problème de l'opposition béninoise, selon des analystes. Elle est animée par des personnes qui s'y sont retrouvées par colère après avoir perdu le pouvoir. Pour Expérience Tébé du Mouvement du Peuple pour la Libération (MPL), "il est impossible d'avancer dans de telles conditions".
Le chef de file de l'opposition se veut rassurant. Pour Paul Hounkpè, "le statut de l'opposition est une opportunité à saisir".
"Nous allons jouer notre partition qu'à chaque régime , il y ait une opposition suffisamment lotie pour contribuer à mieux gérer le pays. Je demande à nos frères de l'opposition de nous rejoindre. S'il n'est pas possible d'aller à un dialogue national mais qu'on peut déjà nous rapprocher du pouvoir pour poser les problèmes, nous pouvons nous en contenter pour le moment", dit-il.
L'opposition semble vidée de ses plus grands ténors, pour la plupart en exil et d'autres arrêtés, en attente de jugement.