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L’opposition se retire de l'Assemblée nationale


Le président réélu de Guinée Alpha Condé prête serment devant la cour constitutionnelle pour un second mandat de cinq ans au palais royal de Sekoutoureya, à Conakry, le 21 décembre 2015.
Le président réélu de Guinée Alpha Condé prête serment devant la cour constitutionnelle pour un second mandat de cinq ans au palais royal de Sekoutoureya, à Conakry, le 21 décembre 2015.

Les députés d'opposition en Guinée ont décidé vendredi de "suspendre leur participation aux travaux de l'Assemblée nationale" pour protester contre l'ambition prêtée au président Alpha Condé de faire réviser la Constitution pour briguer un troisième mandat, à trois jours de manifestations.

Les 53 députés d'opposition, sur les 114 que compte l'Assemblée, ont dénoncé dans une déclaration conjointe la "volonté mainte fois exprimée par les autorités de ce pays d'élaborer une nouvelle Constitution pour se maintenir au pouvoir".

Alpha Condé, 81 ans, dont le deuxième mandat s'achève en octobre 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats en Afrique - deux maximum en Guinée.

Son Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, lui a transmis mercredi la synthèse des consultations menées ces dernières semaines sur une possible révision de la Constitution, qualifiées de "mascarades" par l'opposition, qui les a boycottées.

L'opposition s'attend à présent à ce que le président officialise la tenue d'un référendum pour valider un changement de Constitution ouvrant la voie à un troisième mandat. Fin septembre, Alpha Condé avait demandé aux Guinéens de s'y "préparer".

Les députés d'opposition jugent par ailleurs "illégale" et "techniquement intenable" l'organisation d'élections législatives, fixées au 28 décembre.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dont font partie les principales formations d'opposition, aux côtés de syndicats et de membres de la société civile, a appelé à manifester à travers le pays à partir de lundi.

Le Front recommande également aux compagnies minières, banques, usines, stations-service et aux autres entreprises publiques et privées de "suspendre toute activité durant les manifestations, en vue d'éviter tout incident dommageable".

Selon l'opposition, une centaine de manifestants ont été tués par les forces de l'ordre depuis l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé en décembre 2010. Les autorités font pour leur part état d'une douzaine de policiers ou militaires tués lors de manifestations au cours de cette période.

En réaction à l'appel à manifester, le ministre de l'Administration du territoire, le général Bouréima Condé, a "mis en garde tous les fauteurs de troubles" et prévenu que les services de sécurité ne cèderaient "pas le moindre centimètre carré au règne de l'anarchie".

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