"Nous ne pouvons plus participer à des élections de ce genre. La démocratie est prise en otage. Il y a une militarisation excessive du processus électoral. Aller voter aujourd'hui, c'est comme aller à la guerre", a déclaré dans une conférence de presse le député Freeman Mbowe, président du Chadema.
Des Tanzaniens étaient aux urnes dimanche pour des élections partielles, pour élire deux parlementaires et choisir une quarantaine de responsables locaux.
Des policiers lourdement armés avaient été massivement déployés dans les circonscriptions concernées, où des observateurs ont noté un taux de participation d'une faiblesse sans précédent dans l'histoire des élections en Tanzanie.
"Dans de nombreux bureaux de vote, nos délégués ont été empêchés d'observer le déroulement des opérations de vote, d'autres ont été arrêtés ou battus", a affirmé Freeman Mbowe.
"Aujourd'hui, c'est le président de la République et les forces de sécurité qui décident de l'issue des élections, en violation de nos lois et de notre Constitution. C'est comme s'il n'y avait plus de loi", a poursuivi le chef de l'opposition.
Le député a cependant averti que "le silence de l'opposition ne doit pas être interprété comme une peur ou une faiblesse", ajoutant: "Nous rappelons au parti au pouvoir et à la police qu'ils ne sont pas plus forts que les masses populaires".
Mbowe a annoncé que son parti allait attaquer tout le système électoral tanzanien devant la justice nationale, la Cour de justice de la Communauté d'Afrique de l'Est et la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples pour réclamer la mise en place d'une commission électorale indépendante, également demandée par la société civile tanzanienne.
Le mois dernier, les Etats-Unis s'étaient inquiétés d'actes de violence et d'intimidation contre des membres de l'opposition au cours d'élections partielles le 12 août.
Les mêmes inquiétudes avaient été exprimées par certaines églises en Tanzanie, dont l'Eglise catholique et l'Eglise évangélique luthérienne.
Le président John Magufuli a récemment déclaré que son parti, le CCM, resterait au pouvoir à jamais.
Avec AFP