Il s’agit de Me Théophile Bongoro de l’alliance Victoire, Saleh Kebzabo de l’UNDR et Ngarlej Yorangar du FAR/Parti Fédération. Les trois opposants ont annoncé leur retrait de la compétition pour dénoncer l’injustice sociale et l’insécurité des candidats de l’opposition, avant même la clôture de l’audience où leurs dossiers étaient examinés par la cour suprême.
"Je suis peiné en tant qu’acteur juridique de profession de pouvoir dire que ce n’est pas sérieux de la part d’une institution judiciaire de ce niveau", a déclaré Théophile Bongoro.
Il ajoute qu’il s'attendaient à ce que la liste soit déclinée le 8 mars prochain car, dit-il, selon la loi il faut une semaine. Il dit ne pas comprendre la célérité avec laquelle la liste a été rendue publique.
"On s’est attaché au service d’un huissier pour qu’il y ait une date certaine et l’heure. Donc on a déposé notre retrait au tour de midi. Comment se fait-il qu’à 16 heures on nous dit qu’on est éligible d’être candidat? Il faut être sérieux, nous on va revendiquer nos dix millions", a insisté le candidat de l’alliance.
Il précise qu'il y a d’autres revendications: la nomination d’un président de la Céni véritablement indépendant, et la garantie pour tous les candidats de battre campagne en toute sécurité dans le Tchad profond.
Brice Mbaimong Guedmabaye, candidat de l’Alliance républicaine pour le changement démocratique, estime que la décision de se retirer de la course prise par certains de ses compagnons semble être prématurée
"En jouant aux défaitistes on ne pourra pas vaincre cette dictature", argumente-t-il.
Trois candidatures ont été invalidées. Il s’agit du Dr Succès Masra, de Yaya Dillo et l’ex-chef de guerre Baba Ladé. Dr Succès Masra se tourne vers le peuple. Car dit-il, c’est le peuple qui a le dernier mot.
"Le peuple tchadien va avoir son dernier mot comme tous les peuples ont eu leurs derniers mots face aux dictateurs, face à des tyrans", a indiqué Dr Masra. Il invite le peuple à rendre ces élections impossibles.
Pour lui, le président Déby a "perdu en dignité et en crédibilité".
Pour l’expert en questions électorales, Doumla Ibra Laurent, le retrait à la dernière minute des candidats dans ce processus risque de jouer sur la crédibilité et la légitimité de celui qui sera élu.
"Il va falloir que les acteurs politiques s’asseyent sur une table de négociation, trouver un compris avant de déclencher le processus. Ça serait aussi salutaire et le Tchad en sortira gagnant", conseille-t-il.
Le parti au pouvoir dit se tenir droit sur ces bottes pour aller à cette élection et qualifie ceux qui ont gelé leur participation d’être en mal de popularité.