Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, ils accusent le régime en place de "s'enfermer dans un entêtement et dans la diversion comme il en a l'habitude", après les débats à l'Assemblée nationale des débuts de semaine.
Cette coalition de 14 partis d'opposition exige la mise en place de réformes et le départ du président Faure Gnassingbé, après une mobilisation populaire massive à travers le pays la semaine dernière.
Ils organiseront des marches, qu'ils souhaitent aussi suivies les 20 et 21 septembre.
La semaine dernière, le pouvoir avait tenté de jouer la carte de l'apaisement en proposant un projet de loi à l'Assemblée nationale, statuant la limitation des mandats présidentiels et un scrutin à deux tours.
Toutefois, ce projet de réforme n'est pas rétroactif, permettant à Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père le général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné sans partage durant 38 ans, de se représenter pour deux prochains scrutins.
Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition, a dénoncé le projet réforme constitutionnelle du gouvernement et appelé à une "remobilisation".
En effet, "la phrase +en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats+ (...) a été supprimée", a-t-il expliqué sur RFI (Radio France Internationale), ce qui rend possible la réélection de Faure Gnassingbé. Il a renouvelé également l'appel au départ du président togolais, héritier d'un "régime cinquantenaire".
Mercredi, le gouvernement a de son côté, appelé les Togolais "au calme et à la retenue" lors d'un point presse, déplorant une "escalade de la violence physique et verbale sur fond d'appel quasiment à l'insurrection".
Le projet de réforme constitutionnelle réclamée par l'opposition sur la limitation des mandats présidentiels, sera examiné dès vendredi, a annoncé mercredi le président de l'Assemblée nationale togolaise Dama Dramani, évoquant un cas de "force majeure".
La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) - dont Faure Gnassingbé est le président en exercice - a de son côté invité pouvoir et opposition togolais au dialogue.
Le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, s'est rendu à Lomé où il a été reçu en audience par le président togolais, avant de s'entretenir notamment avec les leaders de l'opposition et des dignitaires religieux.
"Nous sommes venus rencontrer toutes les parties", a assuré M. de Souza dans une déclaration à la télévision nationale mercredi soir. "Nous ne pouvons rester sans rien faire, surtout qu'actuellement le président Faure Gnassingbé est en même temps le président de la conférence des chefs d'Etat de la Cédéao".
Le diplomate a appelé "l'opposition et le parti au pouvoir à continuer le dialogue et à réaliser ces réformes, qui sont une aspiration profonde du peuple".
"Le chef de l'Etat nous a écoutés et nous pensons qu'il a exprimé la volonté ferme de parvenir à ces réformes", a ajouté M. de Souza.
Mais plusieurs leaders de l'opposition, affirmant ne plus croire au dialogue après plus de dix ans d'attente, ont appelé à de nouveaux rassemblements populaires les 20 et 21 septembre.
Des manifestations massives ont eu lieu à Lomé et en province les 6 et 7 septembre à l'appel d'une coalition de 14 partis pour demander la mise en place des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé.
Avec AFP