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L'opposition togolaise suspend la séance au Parlement


Suspension de séance au Parlement à Lomé, Togo, le 12 septembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)
Suspension de séance au Parlement à Lomé, Togo, le 12 septembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)

Le président de l'Assemblée nationale togolaise a approuvé la suspension de séance parlementaire mardi sur la demande de l'opposition qui protestait contre l'ordre du jour qui n'abordait pas le projet de loi de réforme constitutionnelle.

Le texte sera présenté mercredi, première étape d'une longue longue procédure avant une éventuelle adoption par le Parlement.

Reportage de Kayi Lawson, correspondante à Lomé pour VOA Afrique
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Dama Dramani, président de l'Assemblée Nationale togolaise, a donné raison à l'opposition mardi, affirmant que les députés n'avaient pas eu "la maîtrise de l'ordre du jour", et annonçant que la "séance d'aujourd'hui est suspendue."

La séance reprendre "demain après la conférence des présidents" de l'Assemblée Nationale, des groupes parlementaires et des commissions, a-t-il ajouté.

L'opposant Jean-Pierre Fabre affirme que deux pickups sont stationnés devant son domicile.

Le siège du parlement sous haute surveillance policière. Des unités auraient même dormi sur place selon les informations de VOA Afrique.

Dans cette vidéo de la correspondante de VOA Afrique, Brigitte Adjamagbo, présidente de CAP2015, regrette que la modification de la constitution ne soit pas à l'ordre du jour.

"Nous avons constaté, malheureusement, que ce n'est pas une question qui est à l'ordre du jour", a déclaré Brigitte Adjamagbo, "nous trouvons ça extraordinaire, surréaliste, vous êtes des élus du peuple, le peuple est dans la rue, depuis plusieurs jours, pour revendiquer quelque chose, et vous ne pensez pas à l'inscrire à l'ordre du jour".

"Nous sommes venus leur dire: 'ce n'est pas normal'".

La situation était calme mardi matin dans les rues de Lomé. D'autres rassemblements sont prévus vendredi, ainsi que la semaine prochaine.

Réformes constitutionnelles

La plupart des partis d'opposition du pays réclame depuis plus de dix ans des réformes constitutionnelles pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et un scrutin à deux tours.

La Constitution togolaise de 1992 a été modifiée à plusieurs reprises, notamment par le général Gnassingbé Eyadéma, le père de l'actuel chef de l'Etat. Il avait notamment, en 2002, avait supprimé la limitation de mandats présidentiels.

A la veille des marches historiques à l'appel de 14 partis politiques la semaine dernière, le pouvoir avait tenté de jouer l'apaisement en soumettant un avant-projet de loi de réforme constitutionnelle, laissant entendre que le Parlement l'examinerait lors de la session extraordinaire du 12 septembre.

Toutefois, Alphonse Waguena, le secrétaire général de l'Assemblée nationale a précisé lundi soir à la télévision nationale que "selon l'article 110 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, la révision constitutionnelle ne peut pas faire l'objet d'une procédure d'urgence".

Le président de l'Assemblée a fait savoir mardi matin que les présidents des partis politiques togolais se concerteraient mercredi pour discuter de l'avant-projet de loi.

Le pouvoir n'a jamais officiellement refusé de discuter avec l'opposition sur le sujet et a mis en place de nombreuses commissions ou instances de dialogue. Mais, depuis l'arrivée au pouvoir en 2005 de Faure Gnassingbé à la mort de son père, et deux présidentielles contestées, les revendications de l'opposition sont toujours restées lettre morte.

Kayi Lawson, correspondante à Lomé

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