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L'opposition togolaise appelle à de nouvelles manifestations


Un Togolais demande au pouvoir de partir lors d'un rassemblement à Lomé, Togo, le 7 septembre 2017.
Un Togolais demande au pouvoir de partir lors d'un rassemblement à Lomé, Togo, le 7 septembre 2017.

L'opposition togolaise a appelé lundi à de nouvelles manifestations le mois prochain contre le régime du président Faure Gnassingbé après deux mois de grave crise politique.

"Nous appelons à trois jours de manifestations les 7, 8 et 9 novembre à Lomé. Nous invitons les Togolais - de l'étranger comme de l'intérieur du pays - à prendre part à ces manifestations pour dire (au président) Faure Gnassingbé que nous ne voulons plus qu'un seul Togolais fasse plus de dix ans à la tête de ce pays", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la coalition de l'opposition Eric Dupuy.

"Et sachant qu'il a déjà fait plus de dix ans, qu'il en tire les conséquences", a-t-il ajouté.

Il a aussi annoncé des meetings à l'intérieur du pays les 28, 29 et 30 octobre et 4 et 5 novembre.

Le calme était complètement revenu lundi à Lomé après deux jours d'échauffourées mercredi et jeudi dans le quartier historique de l'opposition, Bè.

Les forces de sécurité restaient toutefois très présentes dans les villes de Sokodé (centre) et Bafilo (nord), après une nouvelle arrestation dimanche d'un représentant religieux proche du Parti (d'opposition) national panafricain (PNP).

La coalition qui regroupe 14 partis politiques de l'opposition a organisé depuis août, plusieurs marches contre le pouvoir pour demander une limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels. Elle réclame aussi la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005, et qui a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans.

Le gouvernement a interdit toute manifestation en semaine pour éviter les violences et la paralysie de l'économie mais l'opposition refuse de se plier à cette interdiction.

Seize personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, ont ainsi été tuées en à peine deux mois, selon un bilan établi par l'AFP. Les violences ont aussi fait quelque 200 blessés.

Malgré cette escalade, ni le président Gnassingbé, ni aucun chef d'Etat de la région ne s'est exprimé publiquement sur cette crise.

Plusieurs représentants de la région se sont rendus discrètement à Lomé pour s'entretenir avec le chef d'Etat togolais, dont le président béninois Patrice Talon, et vendredi, le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, a déclaré avoir eu un "échange de qualité" avec la présidence.

De leur côté, la France et l'Union européenne ont condamné "fermement les violences récentes qui ont fait plusieurs victimes" et appellent "les parties (...) à entamer un dialogue".

Avec AFP

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