L'Ouganda et le Rwanda avaient signé en août un accord par lequel ils s'engageaient à "respecter leur souveraineté réciproque" et à "s'abstenir d'actions de déstabilisation" sur le sol adverse.
Mais les discussions qui ont suivi pour mettre en œuvre des mesures pratiques se sont révélées difficiles et, à l'issue d'une rencontre en décembre, les deux pays ont échoué à s'accorder sur les termes d'un communiqué final.
"Dans le contexte de bonne volonté exprimée dans les efforts pour normaliser les relations entre les deux pays, le gouvernement ougandais a retiré les accusations pesant à l'encontre de neuf citoyens rwandais (...) pour des délits divers comprenant notamment la possession d'armes à feu et de munitions", a déclaré mercredi dans un communiqué le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa.
"Le gouvernement ougandais espère que les autorités rwandaises imiteront ce geste de bonne volonté", a-t-il ajouté.
Les présidents ougandais, Yoweri Museveni, et rwandais, Paul Kagame, étaient des alliés proches dans les années 80 et 90, quand ils s'étaient mutuellement aidés à accéder au pouvoir.
Mais avant même le tournant du siècle, les relations entre les deux hommes se sont nettement dégradées. Depuis lors, une méfiance persistante caractérisait les relations entre les deux pays, dont les liens diplomatiques n'ont toutefois jamais été rompus.
Les tensions se sont encore aggravées au début 2019, débouchant sur la fermeture de la frontière entre les deux pays en février.
Le Rwanda a alors brusquement interdit à ses ressortissants de traverser la frontière commune, passage essentiel au commerce de la région. Il l'a également fermée aux Ougandais souhaitant exporter au Rwanda.
Puis en mars, le Rwanda a publiquement accusé l'Ouganda d'avoir enlevé des Rwandais et de soutenir des rebelles voulant renverser son gouvernement.
Et en mai, la police ougandaise a accusé des soldats rwandais d'avoir pénétré sur son territoire et d'y avoir tué deux hommes. Kigali a affirmé que l'incident s'était déroulé sur son territoire.
Dans des messages publiés sur Facebook et Twitter pour le Nouvel An, M. Museveni a promis cette année que l'Ouganda ferait "sa part pour la normalisation des relations" avec le Rwanda.
Il a annoncé que de nouvelles rencontres auraient lieu très prochainement et que les deux pays prendraient des "mesures décisives pour mettre fin aux tensions".
La frontière est toujours fermée du côté du Rwanda, qui continue à empêcher les biens et citoyens ougandais d'entrer dans le pays.